Thirldworld (1997)
Sur l'évocation d'un souvenir aussi doux qu'un rêve par une voix dont on ne connaîtra pas l'origine, apparaissent les paysages d'une petite ville envahie par les eaux. Paysages où rien de l'action énoncée ne se passe, ni même rien qui puisse jouer de correspondances. C'est simplement un lieu, un 'quelque part', les images d'un présent accompagnant une parole qui se souvient. Et bientôt la voix laisse place aux sons de l'image, mais aussi à ceux du souvenir réalisé.
Worldly desires (2005)
Un très beau film "en mémoire de la jungle", accompagné de cette phrase : "Sur les collines lointaines, l'homme et la bête se réunissent, pour célébrer leurs anciens rêves pris dans les racines de chaque arbre."
Il y a deux tournages. Le premier, la nuit, une chanteuse chantant une chanson débile, toujours la même, toutes les nuits, en des lieux différents de la jungle. Le second, le jour, un couple qui court dans la jungle. Dès le début, Apichatpong Weerasethakul nous met à distance de ce que nous voyons. La chanteuse est trop loin, trop éclairée, on dirait qu'elle brûle - il y a un projecteur entre elle et la caméra. Le couple, quant à lui, est accompagné d'un perchiste. Le point de vue n'est pas celui du cinéma, mais plutôt celui d'un film sur un tournage.
Et puis, peu à peu, le cinéaste retranche les informations qu'il nous a données, soustrait les éléments de mise en abîme. Si bien que les scènes se confondent : la vie sur le tournage, et le tournage lui-même.
Il va jusqu'à donner une leçon de cinéma. Des conversations se greffent aux images, sur ce que c'est que faire un plan (entre autres) : l'attente d'un événement, la préparation d'une surprise, la rupture de Brad Pitt, la façon d'échapper à la carte postale, le côté mortifère de certains cadrages...
Mais une fois que les équipes de tournage ont quitté la jungle, la chanteuse reste, et danse sans paroles, sur le bruit de ses pas, dans la nuit. Elle était un esprit.
Worldly desires est un superbe essai de cinéma, démarrant comme un essai, finissant comme du cinéma.
Sur l'évocation d'un souvenir aussi doux qu'un rêve par une voix dont on ne connaîtra pas l'origine, apparaissent les paysages d'une petite ville envahie par les eaux. Paysages où rien de l'action énoncée ne se passe, ni même rien qui puisse jouer de correspondances. C'est simplement un lieu, un 'quelque part', les images d'un présent accompagnant une parole qui se souvient. Et bientôt la voix laisse place aux sons de l'image, mais aussi à ceux du souvenir réalisé.
Worldly desires (2005)
Un très beau film "en mémoire de la jungle", accompagné de cette phrase : "Sur les collines lointaines, l'homme et la bête se réunissent, pour célébrer leurs anciens rêves pris dans les racines de chaque arbre."
Il y a deux tournages. Le premier, la nuit, une chanteuse chantant une chanson débile, toujours la même, toutes les nuits, en des lieux différents de la jungle. Le second, le jour, un couple qui court dans la jungle. Dès le début, Apichatpong Weerasethakul nous met à distance de ce que nous voyons. La chanteuse est trop loin, trop éclairée, on dirait qu'elle brûle - il y a un projecteur entre elle et la caméra. Le couple, quant à lui, est accompagné d'un perchiste. Le point de vue n'est pas celui du cinéma, mais plutôt celui d'un film sur un tournage.
Et puis, peu à peu, le cinéaste retranche les informations qu'il nous a données, soustrait les éléments de mise en abîme. Si bien que les scènes se confondent : la vie sur le tournage, et le tournage lui-même.
Il va jusqu'à donner une leçon de cinéma. Des conversations se greffent aux images, sur ce que c'est que faire un plan (entre autres) : l'attente d'un événement, la préparation d'une surprise, la rupture de Brad Pitt, la façon d'échapper à la carte postale, le côté mortifère de certains cadrages...
Mais une fois que les équipes de tournage ont quitté la jungle, la chanteuse reste, et danse sans paroles, sur le bruit de ses pas, dans la nuit. Elle était un esprit.
Worldly desires est un superbe essai de cinéma, démarrant comme un essai, finissant comme du cinéma.
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