Comme dans The social network où le 'sujet' facebook n'était qu'un prétexte pour nous resservir à la sauce contemporaine les vieilles rengaines hollywoodiennes sur la solitude, dans Sous toi, la ville, la banque n'est qu'un décor. Pas un paysage, un décor. Un truc posé là par principe, duquel on ne saura rien, parce qu'il est montré par quelqu'un qui n'y connaît rien. La banque est une structure mythologique moderne masquant un propos vacant, éculé. C'est une tour, et sous elle, la ville. Et le monde contemporain est forcément glacé. Et les mots utilisés sont forcément obscurs. "Ras-le-bol des abréviations !" : attention, c'est la blague du film, c'est son signe d'intelligence.
Rien d'hollywoodien, mais tout d'européen. C'est-à-dire un style feutré, chic, parfait. Tout est sous contrôle. L'ascenseur monte : ça veut dire quelque chose. L'ascenseur descend : ça veut dire autre chose. Christoph Hochhäusler gère signes et symboles avec l'habileté d'un croupier. L'histoire est d'amour, les problèmes sont de société. Tout est traité avec sérieux, voire componction. Une réunion de bureau sera cruelle, un voyage d'affaires sera tragique, une soirée entre employés sera malaisante - le film est bien rangé. Le vertige visé se fabrique plan après plan, on ne le ratera pas. Si David Fincher se précipitait, Christoph Hochhäusler prend son temps : il faut dire que le public n'a pas le même âge.
dimanche 26 décembre 2010
Sous toi, la ville - Unter dir die Stadt - Christoph Hochhäusler
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