Je vais essayer d'expliquer ici pourquoi je trouve ce film obscène et idiot.
C'est l'histoire d'un couple en vacances sur une île. Lui est un fils à maman très névrosé, naviguant entre arrogance et mutisme, et se posant des questions sur sa virilité. Elle est une ex-punkette à la voix encore bien imbibée de whisky, devenue salariée pour Universal, disant toujours ce qu'elle pense même si elle ne pense rien, vivant l'esprit critique comme une violence exclusivement féminine, et voyant en son amant un maître pour la chienne qu'elle se croit être (ajoutons à cela qu'elle se trouve irrésistible).
Le problème ne vient pas seulement des personnages et de leur caractérisation jamais transgressée - c'est là sans doute une manière pour la réalisatrice de montrer quelque chose de cru, de creuser dans les zones sombres des couples et de mettre en évidence la cruauté qui est à la base de toute relation humaine. Le problème vient de l'alternative proposée.
Celle-ci se manifeste lors d'une scène où le couple en invite un autre, socialement plus 'arrivé', à dîner. Ils font le tour du propriétaire, affligé par le mauvais goût des parents du jeune homme, qui lui ont laissé leur maison sarde pour les vacances. Le climax est atteint dans la pièce magique - une pièce où la mère a laissé libre cours à toutes ses fantaisies : un arbre en cristal, des petits mots bien-pensants dans des boîtes kitsch, une collection de figurines en porcelaine... Il y a aussi une chaîne hi-fi, et, dans la chaîne, un disque, que la mère a sans doute l'habitude d'écouter lorsqu’elle est là. C'est un chanteur de variétés allemand, Herbert Grönemeyer, visiblement l'équivalent de Patrick Bruel. On lance le disque. Et certains d'en rire avec mépris, et d'autres de se dire touchés par la naïveté de tout ça, cette pièce, cette chanson, ce cristal. A un moment, les ricanements cessent, les joies feintes aussi, et le jeune homme regarde sa petite amie tandis que l'ersatz de Patrick Bruel chante l'amour. Alors, on comprend : la connerie (incarnée ici par le Bruel allemand) occupe le centre du film. Chaque scène est en rapport direct avec elle. Soit s'en démarquant par le mépris de classe, la haine, ou l'évitement. Soit adhérant finalement à son esprit (mais tenant sa forme à distance). La cinéaste ne propose rien d'autre que ce monde binaire, oscillant entre mièvrerie agréée ou méchanceté stérile.
Le titre, Everyone else, l'annonçait. Une histoire particulière, en regard du général (ou du commun). Pas de romance, pas d'humour, pas d'érotisme, pas de point de vue un peu plus large sur le monde (les vacances en Sardaigne, bien pratique !) : rien que la dénonciation de quelques mesquineries sans envergure dans un monde dit mauvais parce qu'ayant renoncé aux joies simples. Autant dire qu'il manque une bombe dans ce film.
C'est l'histoire d'un couple en vacances sur une île. Lui est un fils à maman très névrosé, naviguant entre arrogance et mutisme, et se posant des questions sur sa virilité. Elle est une ex-punkette à la voix encore bien imbibée de whisky, devenue salariée pour Universal, disant toujours ce qu'elle pense même si elle ne pense rien, vivant l'esprit critique comme une violence exclusivement féminine, et voyant en son amant un maître pour la chienne qu'elle se croit être (ajoutons à cela qu'elle se trouve irrésistible).
Le problème ne vient pas seulement des personnages et de leur caractérisation jamais transgressée - c'est là sans doute une manière pour la réalisatrice de montrer quelque chose de cru, de creuser dans les zones sombres des couples et de mettre en évidence la cruauté qui est à la base de toute relation humaine. Le problème vient de l'alternative proposée.
Celle-ci se manifeste lors d'une scène où le couple en invite un autre, socialement plus 'arrivé', à dîner. Ils font le tour du propriétaire, affligé par le mauvais goût des parents du jeune homme, qui lui ont laissé leur maison sarde pour les vacances. Le climax est atteint dans la pièce magique - une pièce où la mère a laissé libre cours à toutes ses fantaisies : un arbre en cristal, des petits mots bien-pensants dans des boîtes kitsch, une collection de figurines en porcelaine... Il y a aussi une chaîne hi-fi, et, dans la chaîne, un disque, que la mère a sans doute l'habitude d'écouter lorsqu’elle est là. C'est un chanteur de variétés allemand, Herbert Grönemeyer, visiblement l'équivalent de Patrick Bruel. On lance le disque. Et certains d'en rire avec mépris, et d'autres de se dire touchés par la naïveté de tout ça, cette pièce, cette chanson, ce cristal. A un moment, les ricanements cessent, les joies feintes aussi, et le jeune homme regarde sa petite amie tandis que l'ersatz de Patrick Bruel chante l'amour. Alors, on comprend : la connerie (incarnée ici par le Bruel allemand) occupe le centre du film. Chaque scène est en rapport direct avec elle. Soit s'en démarquant par le mépris de classe, la haine, ou l'évitement. Soit adhérant finalement à son esprit (mais tenant sa forme à distance). La cinéaste ne propose rien d'autre que ce monde binaire, oscillant entre mièvrerie agréée ou méchanceté stérile.
Le titre, Everyone else, l'annonçait. Une histoire particulière, en regard du général (ou du commun). Pas de romance, pas d'humour, pas d'érotisme, pas de point de vue un peu plus large sur le monde (les vacances en Sardaigne, bien pratique !) : rien que la dénonciation de quelques mesquineries sans envergure dans un monde dit mauvais parce qu'ayant renoncé aux joies simples. Autant dire qu'il manque une bombe dans ce film.
2 commentaires:
Vu ce film hier soir. Je me souvenais de votre première phrase...
Et je crois voir ce que vous voulez dire dans la dernière. Jusqu'à la fin, on nous fait croire que quelque chose va exploser, qui toucherait par ricochet toute cette "classe" (comme dans plusieurs autres films contemporains allemands ou autrichiens, généralement bien meilleurs). Mais en fait non, on reste dans les clous.
On reste complètement dans les clous ! C'est joli, pas trop mal fait, bien raconté, mais tellement prudent (voire apeuré) dans la critique que le film entreprend d'un certain milieu, de certaines moeurs. A la fin, on veut même nous faire croire que tout ça n'était qu'une histoire d'amour chabadabada...
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