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samedi 31 décembre 2011

mercredi 16 février 2011

Black Swan - Darren Aronofsky

Black Swan, de Darren Aronofsky, c'est un peu du Cronenberg pour les nuls. Pour ceux qui ne comprennent rien à Cronenberg, ou qui se disent "déstabilisés", c'est parfait. Tout est là : la métamorphose, le corps soumis à rude épreuve, les rapports de violence et de domination entre les êtres humains, les séquences d'épouvante. Et Darren Aronofsky est plutôt doué, techniquement qualifié pour réaliser une telle chose (les séquences de danse, dans leur saisie du mouvement, même si la danse est vraiment affreuse, sont époustouflantes). En même temps, il manque un truc : les séquences d'épouvante, par exemple, au lieu de s'additionner pour produire de l'effroi, s'annulent. Parce qu'entre le fantasme et le réel, le cinéaste ne change pas de régime d'images.


Darren Aronofsky fantasme le fantasme. Under-lynchien, ou méta-lynchien, on ne sait pas trop. Mais sans humour. L'esprit de sérieux règne : ce qui compte, c'est la virtuosité. Raideur assurée, même dans les plans les plus tremblants. Pourtant, le rouge à lèvres fait woutch quand on l'ouvre, et on jette les nounours roses à la poubelle. Non pas que Darren Aronofsky croit aux nounours roses, mais il croit que les gens vont y croire. Lui, détaché de tout (et dans son film à 10 millions de dollars il réussit à se moquer des chorégraphes qui organisent des soirées mondaines pour récolter du blé pour leur prochaine croûte en toc), presque pas là, il plane, il est au-dessus, et il nous donne à bouffer ce qu'il croit savoir de ce que nous bouffons : des filles en manque de baise tenues en laisse par leur maman, des lesbiennes insoupçonnées, des acharnées du travail psychorigides qui cherchent la noirceur pour donner un peu de valeur à leurs prouesses (noirceur = sexualité, ça va sans dire).

Pourtant, dans le film, il y a une ironie. Mais cette ironie n’a rien d’un point de vue, c’est une mécanique démiurgique, ce n’est pas l’expression d’un sentiment personnel, c’est seulement pour faire rire le spectateur avant de le faire bander. Le cinéaste repousse au maximum la scène où Natalie Portman va craquer son slip, et quand elle finit par le craquer, plus question d’être drôle, tout bascule.

C'est le syndrome du bon élève. Aronofsky se récompense lui-même (il n'attend même pas les Oscars), en couvrant son nom au générique d'un tonnerre d'applaudissements. Après, on parle de la mégalomanie de Lars von Trier, mouais.

J'ai pensé, pendant le film, à Natalie Portman. Aux doses impressionnantes de colyre qu'elle a dû se mettre dans les yeux pour avoir tout le temps l'air d'être au bord des larmes. Pas un plan sans fébrilité. Je me suis demandé à quoi elle ressemblait entre les prises. Si elle restait dans l'état, ou bien si elle mangeait un kebab tranquillement en attendant qu'on l'appelle pour le plan suivant. J'ai eu de la peine pour elle (pas beaucoup, mais quand même un peu) : tout ce qu'elle s'est sentie obligée de faire pour ce rôle, ça m'a accablé. Et c'est là que le film devient sinistre et troublant : en même temps qu'il propose une variation sur les difficultés du métier de danseuse classique, il impose ces mêmes difficultés à une actrice en quête de reconnaissance publique.

Aronofsky propose l’équivalent cinématographique de La Ferme Célébrités. Danielle Evenou a trait une vache, fait gagner 1000 euros à Médecins Sans Frontières, puis est retournée vendre ses faux bijoux. Qui a vu Mickey Rourke dans un film après The Wrestler ? Il a cachetonné pour The Expendables, puis il est retourné se gaver d’amphétamines sur la côte Ouest. Natalie Portman, elle, remportera sans doute l’Oscar, puis se retrouvera à pleurer dans sa chambre en lisant les scénarios affligeants qu’on lui envoie depuis qu’elle a 8 ans et qu’elle a touché le zizi de Jean Réno.

dimanche 31 décembre 2006

10 fausses valeurs pour 2006

1. Volver, de Pedro Almodovar
2. Little miss sunshine, de Dayton et Faris
3. Munich, de Steven Spielberg
4. Bubble, de Steven Soderbergh
5. Fauteuils d'orchestre, de Danièle Thompson
6. The fountain, de Darren Aronofsky
7. Mémoires de nos pères, de Clint Eastwood
8. Le dahlia noir, de Brian de Palma
9. The last show, de Robert Altman, kermesse du troisième âge dans le Kentucky
10. L'ivresse du pouvoir, de Claude Chabrol, kermesse du troisième âge dans le Périgord