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vendredi 3 juillet 2009

Les vacances de Monsieur Hulot - Jacques Tati



C'est mon Tati préféré. L'enthousiasme de chaque plan me bouleverse.
Etrangement, ça m'a fait penser à Michael Jackson - dans l'invention d'un pas que des enfants suivent, dans le rapport à la danse improbable, à l'enfance, et au réenchantement du monde. On annonce le cours de la bourse à la radio, et les enfants courent vers la plage avec leurs épuisettes.
Evidemment, à Pina Bausch aussi, pour cette façon d'exprimer le désarroi par le corps, et d'inscrire le temps dans la répétition des gestes jusqu'à leur dérèglement.
A Dali également, dont les montres molles sont une guimauve accrochée à un clou sur le chariot d'un vendeur de glaces. Le temps menace de s'effondrer - il faut sans cesse rassembler la guimauve autour du clou.
Et puis, il y a le plus beau couple du cinéma - cette femme avec son grand chapeau qui s'avance dans la nuit comme une tragédienne, et son mari qui la suit comme on sort son chien, qui jette les coquillages qu'elle trouve, qui ne dit rien. Tiens, personne ne parle de la misogynie de Jacques Tati...
Quant à la copie restaurée, je craignais les effets de surbrillance donnant l'illusion de la modernité (l'aspect synthétique de l'image). On ne les voit pas. C'est simplement une copie propre et parfaite, réactivant la beauté du film sans lui nuire.
Les vacances me bouleversent (plus encore que Playtime ou Mon oncle) parce qu'il y a dans ce film une utopie irrévérencieuse, glorieuse, non entamée par la désillusion. Un coin de plage, une raquette de tennis, un hôtel-auberge et une voiture pétaradante - cela suffit à Tati pour changer le monde. Pas de victime ici, seulement de l'héroïsme. Ce sont les animaux (chiens et chevaux) qui forment le chaos contre lequel lutte Hulot, sûr d'entraîner la troupe des 'gens normaux' dans son délire expansif. Un personnage de la mythologie, aidé du feu (d'artifice) et du jazz.

dimanche 12 avril 2009

Exposition Tati à la Cinémathèque

Des espaces encombrés, des couloirs étroits, des oeuvres entreposées derrière des barreaux, une signalétique absurde - tout est fait pour que le spectateur se sente Hulot. Il suffit de se retourner un peu trop brusquement pour qu'un Dufy se décroche. La gène de l'homme de trop, c'est ce qu'on ressent quand on visite l'exposition conçue par Macha Makeïeff et Stéphane Goudet. On pourrait parler de mal-exposition (comme une malédiction - voir à ce sujet Tati jeter son scénario sous le décor de Playtime qui s'effondre).
Et puis, de pouvoir tourner autour d'éléments familiers (un fauteuil, un néon, un chapeau, la maquette de la maison de Mon oncle), mais qu'on n'avait vu qu'en deux dimensions, permet de prendre conscience de la profusion de signes dont Tati disposait, et de la précision avec laquelle il les employait.