
Car que documentent-ils, si ce n'est le deuil des quelques personnes l'ayant côtoyé.
Dans ces documentaires, il n'est jamais question de travail ni d'art.
Et s'il en est question, le propos est nécessairement biaisé : les gens qu'on entend parler d'art ne parlent que de leur chagrin, ne font que donner leur avis (parfois digne, parfois pas - la dignité semble aléatoire) sur la vie d'un autre qu'eux-mêmes. Basquiat se droguait, bon. Il était malheureux, d'accord. Il voulait que son papa soit fier de lui, soit. Il avait peut-être aimé cette fille, allons-y. Et puis peut-être pas, ça alors! Les accumulations de témoignages ne font pas une vie : elles font du ragot post-mortem. De l'hagio-ragot, en quelque sorte.
Il faudrait faire un documentaire sur Basquiat à partir de témoignages de gens qui ne l'ont pas connu.

C'est charmant, mais ça ne va pas plus loin que Fame ou Un dos tres. C'est une success story comme il en existe déjà beaucoup, qui esquive encore ce qui relève de l'art et du travail dont il s'agit. A croire que ça n'intéresse personne. Le seul à avoir véritablement travaillé cette question, c'est Victor Erice et son Songe de la lumière.
Les quelques apparitions de Pina Bausch font regretter un documentaire jamais fait (à ma connaissance - si quelqu'un connaît quelque chose de cet ordre, qu'il se signale).