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samedi 31 décembre 2011

lundi 29 août 2011

Deux films contraires : Bridesmaids / Mes meilleures amies, de Paul Feig & La piel que habito, de Pedro Almodovar


Le premier, Mes meilleures amies, est une comédie sans goût mais délirante. Le second, La piel que habito, est un polar ultra-chic mais corseté. Deux façons d'envisager la création cinématographique et le poids qu'une telle création représente.

Le parti-pris de Mes meilleures amies est simple : l'humour d'abord. L'humour, au point de faire passer les films des Farelly pour des comédies frigides, déployé dans des scènes étirées jusqu'à l'écoeurement et remplies de gags énormes. Paul Feig n'opte pas ici pour la formule parcimonieuse du une scène = un gag. La scène offre d'emblée son premier gag, puis en invente d'autres, jusqu'à ce que la situation se dégrade, jusqu'à créer un malaise. Le cinéaste investit les trajectoires de ses personnages par le malaise qu'ils provoquent au sein même des scènes. Si bien qu'on pense plus à Cassavetes qu'aux Farelly : l'énervement prime sur la candeur. Quelque chose se dessine alors, d'assez juste et émouvant, grinçant parfois, parfois même accablant, pour l'héroïne, petite fille devenue adulte sans le savoir ni le vouloir, autour de qui le monde se dérobe. C'est qu'elle tient un secret que ses amies ont renié pour aller de l'avant. Elle, va plutôt en arrière. Et personne n'a raison. Mais chacun fait de son mieux.
L'image est abominablement laide, le montage bancal, les cadrages approximatifs - mais peu importe car le plaisir est là, et une certaine profondeur (sentimentale, existentielle) est atteinte.

Le film de Pedro Almodovar avait tout pour plaire, promettant d'abandonner son sentimentalisme pompier, de délaisser le mélodrame neuneu de femmes qui pleurent en faisant la vaisselle et rêvent de belles robes, pour retrouver la hargne baroque et inconséquente des années 90. Quand Pedro Almodovar s'attaquait à la série B, ça donnait souvent de bonnes choses : Kika, La fleur de mon secret, En chair et en os. Mais là, ce n'est pas le cas. Il y a l'outrance d'un opéra, il y a tous les signes de cette outrance (couleurs, costumes, cadres dans le cadre, rebondissements spectaculaires), mais à l'intérieur des scènes aucun délire, aucun mouvement. Seulement des figures répondant à une écriture préalable. Seulement de la surcharge. Un film obèse d'intentions.
Almodovar est un cinéaste pataud, et l'histoire de ce film est bien trop dense pour qu'il parvienne à l'enlever dans un grand mouvement de maestria. Les flash-backs pèsent des tonnes - quant au retour au présent, c'est carrément l'enclume qui tombe du ciel. Le film ne virevolte pas - il effectue. La seule émotion qu'il transmet est celle du "ah d'accord", ou celle du "c'est pour ça", comme quand un ami bavard que tu n'as pas vu depuis un an s'ingénie à te raconter son année dans le détail. Tellement de détails et de retournements scénaristiques ici... On ne voit rien de ce qui dévore les personnages, de leur folie, de leur passion. Almodovar pense insuffler à cette série B ses thèmes de prédilection - mais ces thèmes lui appartiennent-ils vraiment? N'y a-t-il pas là quelque chose de présomptueux et d'écrasant? Se croire auteur, voilà le problème des cinéastes européens.

Ce sont donc deux systèmes qui s'opposent : un cinéaste espagnol qui met un film au service de ses intentions, un cinéaste américain qui se met au service d'un film. Le premier veut habiter son film mais n'y parvient pas, le second n'est sûr de rien mais croit en ses personnages et en son histoire, et ceux-ci donnent au film toute leur vivacité et toute leur force.

vendredi 22 mai 2009

Etreintes brisées - Los abrazos rotos - Pedro Almodovar


Plusieurs trucs :
- la musique est immonde, le compositeur ne mérite même pas de vivre (à certains moments j'ai cru qu'on était passé sur tf1) ;
- ce que je redoutais, et qui apparaît dans la bande annonce : le décoratisme d'Almodovar ("j'ai trouvé une moquette géniale, on la mettra dans la scène 9") n'apparaît que très peu dans le film, sobre, presque froid - la scène du passage des rideaux est un peu ridicule, mais noyée dans un ensemble d'une bonne tenue, rigoureuse ;
- dans la bande annonce toujours, une compilation d'étreintes qui puait le faux concept wongkarwaïen, mais dans le film, c'est juste, c'est simple, c'est subtil, et ça n'est pas omniprésent
- c'est un film qui produit du récit, tout le temps, de manière très énergique (même plaisir que dans En chair et en os) - avec malgré tout une faiblesse lors des révélations de Judit Garcia pour l'anniversaire de Harry/Matteo (cette scène, c'est l'arrêt de mort de la mise en scène, et le début d'une performance d'actrice pleureuse - on pourrait dire que c'est théâtral, ludique, mais le cinéaste ne va pas dans ce sens-là, du théâtre ou du jeu, il n'y a que le scénario qui y va, et la mise en scène est au point mort) ;
- d'ailleurs, tout ce qui concerne Judit Garcia me semble nul, aussi bien le personnage que l'actrice (Blanca Portillo) ;
- et tout ce qui concerne Lena/Penelope Cruz est magnifique - grande actrice, lumineuse, toujours en train de jouer quelque chose d'inattendu ou de souverain - Almodovar semble fasciné par elle, si bien qu'il en oublie sa maniaquerie coutumière (il laisse tourner sa caméra, et c'est très bien - sans chercher à faire le point sur le poster au fond à droite de la salle de bains aux carreaux jaunes et bleus) ;
- Almodovar esquive son dolorisme catholique pour se concentrer sur du pur récit, et c'est quand il fait ça que je commence à l'apprécier un peu - pas de larmes, mais pas mal de plaisir.

dimanche 31 décembre 2006

10 fausses valeurs pour 2006

1. Volver, de Pedro Almodovar
2. Little miss sunshine, de Dayton et Faris
3. Munich, de Steven Spielberg
4. Bubble, de Steven Soderbergh
5. Fauteuils d'orchestre, de Danièle Thompson
6. The fountain, de Darren Aronofsky
7. Mémoires de nos pères, de Clint Eastwood
8. Le dahlia noir, de Brian de Palma
9. The last show, de Robert Altman, kermesse du troisième âge dans le Kentucky
10. L'ivresse du pouvoir, de Claude Chabrol, kermesse du troisième âge dans le Périgord

vendredi 31 décembre 2004

10 fausses valeurs pour 2004

1. 21 grams, d'Alejandro Gonzales Inarritu
2. Big fish, de Tim Burton
3. La mauvaise éducation, de Pedro Almodovar
4. Monster, de Patty Jenkins
5. In America, de Jim Sheridan
6. Quand la mer monte, de Yolande Moreau
7. Lost in translation, de Sofia Coppola
8. Gerry, de Gus van Sant, super-arty-ficiel
9. Coffee and cigarettes, de Jim Jarmusch
10. Tarnation, de Jonathan Caouette