vendredi 22 mai 2009

Etreintes brisées - Los abrazos rotos - Pedro Almodovar


Plusieurs trucs :
- la musique est immonde, le compositeur ne mérite même pas de vivre (à certains moments j'ai cru qu'on était passé sur tf1) ;
- ce que je redoutais, et qui apparaît dans la bande annonce : le décoratisme d'Almodovar ("j'ai trouvé une moquette géniale, on la mettra dans la scène 9") n'apparaît que très peu dans le film, sobre, presque froid - la scène du passage des rideaux est un peu ridicule, mais noyée dans un ensemble d'une bonne tenue, rigoureuse ;
- dans la bande annonce toujours, une compilation d'étreintes qui puait le faux concept wongkarwaïen, mais dans le film, c'est juste, c'est simple, c'est subtil, et ça n'est pas omniprésent
- c'est un film qui produit du récit, tout le temps, de manière très énergique (même plaisir que dans En chair et en os) - avec malgré tout une faiblesse lors des révélations de Judit Garcia pour l'anniversaire de Harry/Matteo (cette scène, c'est l'arrêt de mort de la mise en scène, et le début d'une performance d'actrice pleureuse - on pourrait dire que c'est théâtral, ludique, mais le cinéaste ne va pas dans ce sens-là, du théâtre ou du jeu, il n'y a que le scénario qui y va, et la mise en scène est au point mort) ;
- d'ailleurs, tout ce qui concerne Judit Garcia me semble nul, aussi bien le personnage que l'actrice (Blanca Portillo) ;
- et tout ce qui concerne Lena/Penelope Cruz est magnifique - grande actrice, lumineuse, toujours en train de jouer quelque chose d'inattendu ou de souverain - Almodovar semble fasciné par elle, si bien qu'il en oublie sa maniaquerie coutumière (il laisse tourner sa caméra, et c'est très bien - sans chercher à faire le point sur le poster au fond à droite de la salle de bains aux carreaux jaunes et bleus) ;
- Almodovar esquive son dolorisme catholique pour se concentrer sur du pur récit, et c'est quand il fait ça que je commence à l'apprécier un peu - pas de larmes, mais pas mal de plaisir.

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