Le dimanche, je crois, dans les années 90, il y avait à la télévision des documentaires comme ça. Des documentaires pour la sieste, qui plaisent aux grands-parents et sont suffisamment ennuyeux pour donner aux parents l'impression que les enfants ne perdent pas leur temps.
C’est avant tout un problème de point de vue. Jacques Perrin mise d’emblée sur l’universalité de sa parole. Tout le monde parle : personne ne dit rien. Les premières images proposent un survol géographique. La suite, bien qu’elle prenne des tours historiques et littéraires, ne sera elle-même qu’un survol.
Conter l’histoire d’un lieu sans laisser parler le présent, sans venir à la rencontre de ceux qui le peuplent, c’est ce que le cinéaste propose, en nous donnant à voir des images d’archive (intéressantes, c’est vrai) et à entendre des textes de la littérature vietnamienne, française et américaine (intéressants, c’est vrai aussi – mais au-delà de l’intérêt, que pourrait-on trouver ? se demande-t-on sans cesse, ayant l’impression d’un surplace, d’un film rase-mottes se plaçant pourtant très loin et très haut).
L’autre problème est le montage. Seul celui-ci pouvait sauver un tel film. Or, au moindre cadavre, Schubert débarque en renfort. Comme si ça ne suffisait pas. Comme si le cinéaste ne croyait pas en la puissance singulière d’une archive (d’une image, pourrait-on dire). Des enfants jouent dans une rivière, une bombe explose, des enfants jouent, une bombe, des enfants : c’est à ce genre de facilités que s’adonne Jacques Perrin, très sûr de ses effets pourtant désuets.
Il y a chez lui quelque chose du néo-colon lettré faisant acte de repentance pour les générations passées. Mais c’est trop tard – et ce trop tard, le cinéaste ne l’aborde jamais. L’empire du milieu du sud a l’arrogance du dernier mot : affaire classée, passons à la suivante.
C’est avant tout un problème de point de vue. Jacques Perrin mise d’emblée sur l’universalité de sa parole. Tout le monde parle : personne ne dit rien. Les premières images proposent un survol géographique. La suite, bien qu’elle prenne des tours historiques et littéraires, ne sera elle-même qu’un survol.
Conter l’histoire d’un lieu sans laisser parler le présent, sans venir à la rencontre de ceux qui le peuplent, c’est ce que le cinéaste propose, en nous donnant à voir des images d’archive (intéressantes, c’est vrai) et à entendre des textes de la littérature vietnamienne, française et américaine (intéressants, c’est vrai aussi – mais au-delà de l’intérêt, que pourrait-on trouver ? se demande-t-on sans cesse, ayant l’impression d’un surplace, d’un film rase-mottes se plaçant pourtant très loin et très haut).
L’autre problème est le montage. Seul celui-ci pouvait sauver un tel film. Or, au moindre cadavre, Schubert débarque en renfort. Comme si ça ne suffisait pas. Comme si le cinéaste ne croyait pas en la puissance singulière d’une archive (d’une image, pourrait-on dire). Des enfants jouent dans une rivière, une bombe explose, des enfants jouent, une bombe, des enfants : c’est à ce genre de facilités que s’adonne Jacques Perrin, très sûr de ses effets pourtant désuets.
Il y a chez lui quelque chose du néo-colon lettré faisant acte de repentance pour les générations passées. Mais c’est trop tard – et ce trop tard, le cinéaste ne l’aborde jamais. L’empire du milieu du sud a l’arrogance du dernier mot : affaire classée, passons à la suivante.
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