Là encore, la poésie, au cinéma, serait l'impensable. Pourquoi ce baiser soufflé depuis un hors-bord ne provoquerait-il pas la chute du skieur qui le suit ? Le cinéma peut ça, donner l'idée de ça que le réel évite. Ossang rappelle la puissance magnétique du cinéma.
Mais dans ce film, contrairement à Docteur Chance, ce n'est pas tant la vitesse qui compte (il y a au contraire une certaine immobilité), que ce qui échappe. Le problème est de trouver la force de s'échapper.
Ici aussi, les bords du cadre sont redéfinis. On voit à travers les trous noirs, l'image est arrondie. Le cercle est la figure du film : lacs, escaliers en colimaçon, couloirs, ouvertures dans les murs, tout est rond. Ce sont des images utérines, qui étreignent les personnages et les empêchent de naître. Mais la naissance viendra. Pour cela, il faut s'affranchir du mystère (et sur ce point Ossang rejoint Rivette : le mystère n'existe pas - et le cinéma, même fantastique, est une démystification).
On assiste alors au puzzle complexe de la constitution d'un être, d'un personnage qui ne veut plus apparaître à l'image, qui veut se débarrasser du film dont il est le jouet. Le film est une prison, qui n'a rien à voir avec la vie, qui s'affirme comme vision. L'histoire est d'ailleurs celle d'un scénariste ayant perdu son script. Plus de script !, annonce un carton à la fin : on est sur la bonne voie. C'est l'attitude de Ossang à l'égard de son propre film : s'en débarrasser au plus vite. Il y a, dans chaque plan, l'urgence d'en finir. Ossang se démarque des autres cinéastes esthètes formalistes maniéristes dont le beau est la marque de fabrique, qu'ils reproduisent à l'infini : il s'agit pour lui, au contraire, de produire quelque chose qui finisse, qui arrête les images, qui achève le cinéma. Le cinéma est là comme évidence : c'est la vie qui attend. Ossang ne se regarde pas filmer, il filme pour vivre. Les images de ses films sont viscérales, et jamais l'ombre d'une pose, malgré la splendeur plastique de ses plans.
Celui-ci notamment, mon préféré, celui qui m'a donné des frissons : un type descend un escalier, tombe, se redresse, et hurle. Les personnages des films de Ossang ne veulent pas être là, pas plus que Ossang ne voudrait les filmer. Et c'est à cette bataille de celui qui trouvera l'issue le premier qu'on assiste.
Mais dans ce film, contrairement à Docteur Chance, ce n'est pas tant la vitesse qui compte (il y a au contraire une certaine immobilité), que ce qui échappe. Le problème est de trouver la force de s'échapper.
Ici aussi, les bords du cadre sont redéfinis. On voit à travers les trous noirs, l'image est arrondie. Le cercle est la figure du film : lacs, escaliers en colimaçon, couloirs, ouvertures dans les murs, tout est rond. Ce sont des images utérines, qui étreignent les personnages et les empêchent de naître. Mais la naissance viendra. Pour cela, il faut s'affranchir du mystère (et sur ce point Ossang rejoint Rivette : le mystère n'existe pas - et le cinéma, même fantastique, est une démystification).
On assiste alors au puzzle complexe de la constitution d'un être, d'un personnage qui ne veut plus apparaître à l'image, qui veut se débarrasser du film dont il est le jouet. Le film est une prison, qui n'a rien à voir avec la vie, qui s'affirme comme vision. L'histoire est d'ailleurs celle d'un scénariste ayant perdu son script. Plus de script !, annonce un carton à la fin : on est sur la bonne voie. C'est l'attitude de Ossang à l'égard de son propre film : s'en débarrasser au plus vite. Il y a, dans chaque plan, l'urgence d'en finir. Ossang se démarque des autres cinéastes esthètes formalistes maniéristes dont le beau est la marque de fabrique, qu'ils reproduisent à l'infini : il s'agit pour lui, au contraire, de produire quelque chose qui finisse, qui arrête les images, qui achève le cinéma. Le cinéma est là comme évidence : c'est la vie qui attend. Ossang ne se regarde pas filmer, il filme pour vivre. Les images de ses films sont viscérales, et jamais l'ombre d'une pose, malgré la splendeur plastique de ses plans.
Celui-ci notamment, mon préféré, celui qui m'a donné des frissons : un type descend un escalier, tombe, se redresse, et hurle. Les personnages des films de Ossang ne veulent pas être là, pas plus que Ossang ne voudrait les filmer. Et c'est à cette bataille de celui qui trouvera l'issue le premier qu'on assiste.
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