C'est un film qui je crois essaie d'inventer son rapport au monde et en cela il est respectable.
Il l'invente par le patchwork : une certaine quête de sens occidentale (Irène Jacob demandant aux femmes de ménage qu'elle interviewe : "espérez-vous une révolution ?"), agitée (le concours de l'ONG la plus farfelue par Bill Pullman et ses acolytes), nécessairement libertine, à laquelle est collée une quête inverse, celle d'une vacuité bouddhiste jamais nommée mais clairement visée (Charlotte Rampling recevant ses patients pour les dissuader de pratiquer la chirurgie esthétique au sein d'une clinique pratiquant ce type de chirurgie, et elle-même consultant une sorcière locale qui lui fait boire du vin et fumer un gros cigare), et tout cela transposé au Brésil (le reportage sur les femmes de ménage, le tour-operator dans les favelas, les Indiens fans de telenovellas).
Il l'invente, mais il échoue à mon sens à proposer quelque chose de singulier : finalement, la coexistence de tout ça ne crée que du divertissement, et encore, un divertissement détendu, autrement dit un ennui mêlé de vagues promesses de plaisir qui ne se concrétisent jamais.
Ce qui nous tient éveillé, dans Rio Sex Comedy, c'est le questionnement à l'oeuvre, l'ambition de ce questionnement et son mondialisme. Mais trop vite les solutions sont trouvées, et le film, qui en un sens se veut fable, manque de rigueur logique (son montage est plein d'aberrations) et d'intuitions.
Le seul personnage dont la destinée dit quelque chose d'intrigant est celui de Bill Pullman, diplomate par erreur, s'enfuyant et se réfugiant dans une favela, rencontrant des allumés, et finissant par abandonner sa morosité et son sentiment d'être l'homme de trop pour s'allumer avec les autres. La question que pose ce personnage est la suivante : qu'est-ce que c'est que vivre sa vie ? Godard est clairement en ligne de mire de Nossiter, sauf que le diplomate a remplacé la prostituée.
Il l'invente par le patchwork : une certaine quête de sens occidentale (Irène Jacob demandant aux femmes de ménage qu'elle interviewe : "espérez-vous une révolution ?"), agitée (le concours de l'ONG la plus farfelue par Bill Pullman et ses acolytes), nécessairement libertine, à laquelle est collée une quête inverse, celle d'une vacuité bouddhiste jamais nommée mais clairement visée (Charlotte Rampling recevant ses patients pour les dissuader de pratiquer la chirurgie esthétique au sein d'une clinique pratiquant ce type de chirurgie, et elle-même consultant une sorcière locale qui lui fait boire du vin et fumer un gros cigare), et tout cela transposé au Brésil (le reportage sur les femmes de ménage, le tour-operator dans les favelas, les Indiens fans de telenovellas).
Il l'invente, mais il échoue à mon sens à proposer quelque chose de singulier : finalement, la coexistence de tout ça ne crée que du divertissement, et encore, un divertissement détendu, autrement dit un ennui mêlé de vagues promesses de plaisir qui ne se concrétisent jamais.
Ce qui nous tient éveillé, dans Rio Sex Comedy, c'est le questionnement à l'oeuvre, l'ambition de ce questionnement et son mondialisme. Mais trop vite les solutions sont trouvées, et le film, qui en un sens se veut fable, manque de rigueur logique (son montage est plein d'aberrations) et d'intuitions.
Le seul personnage dont la destinée dit quelque chose d'intrigant est celui de Bill Pullman, diplomate par erreur, s'enfuyant et se réfugiant dans une favela, rencontrant des allumés, et finissant par abandonner sa morosité et son sentiment d'être l'homme de trop pour s'allumer avec les autres. La question que pose ce personnage est la suivante : qu'est-ce que c'est que vivre sa vie ? Godard est clairement en ligne de mire de Nossiter, sauf que le diplomate a remplacé la prostituée.
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