Mais qu'est-ce qui nous tient vivant, entier, joyeux dans ce monde, si ce n'est l'hypothèse vécue d'un autre monde ?
Le cinéma est là pour ça, plonger dans le monde négatif une image positive. Les films sont imprégnés de ce passage. Ils rendent à la vision sa dimension traversante. Ils sont les preuves (car il y a quelque chose de l'ordre du procès) de l'invisible. Nous voyons, mais nous ne voyons rien.
Et bien sûr, quand on va voir un film de Brisseau, on ne va rien voir. Alors forcément certains ricanent. Mais c'est un ricanement de protection.
Dans le dernier film de Brisseau, A l'aventure, il y a tout : la soif, l'extase, l'homme dans l'univers. Tout, et quelques mots qui en témoignent, quelques corps qui s'imbriquent pour donner lieu aux figures inconnues de ce Tout. Une littéralité, une aventure à la lettre.
C'est très bien, me semble-t-il, que le cinéma français prenne de plus en plus le pli de l'invisible (les derniers Garrel et Bonello, et sans doute le prochain Dumont). Ca fait du bien, enfin, après des décennies de cinéma normopathe, où l'on identifiait Dieu au catholicisme, et l'extase à la démence. Ca fait du bien que le cinéma, lui, ne ricane plus - ce sont les spectateurs de ces vieux films ironiques, où Dieu était de droite et où le mystique était contre-révolutionnaire, qui ont pris le relai.
Le cinéma est là pour ça, plonger dans le monde négatif une image positive. Les films sont imprégnés de ce passage. Ils rendent à la vision sa dimension traversante. Ils sont les preuves (car il y a quelque chose de l'ordre du procès) de l'invisible. Nous voyons, mais nous ne voyons rien.
Et bien sûr, quand on va voir un film de Brisseau, on ne va rien voir. Alors forcément certains ricanent. Mais c'est un ricanement de protection.
Dans le dernier film de Brisseau, A l'aventure, il y a tout : la soif, l'extase, l'homme dans l'univers. Tout, et quelques mots qui en témoignent, quelques corps qui s'imbriquent pour donner lieu aux figures inconnues de ce Tout. Une littéralité, une aventure à la lettre.
C'est très bien, me semble-t-il, que le cinéma français prenne de plus en plus le pli de l'invisible (les derniers Garrel et Bonello, et sans doute le prochain Dumont). Ca fait du bien, enfin, après des décennies de cinéma normopathe, où l'on identifiait Dieu au catholicisme, et l'extase à la démence. Ca fait du bien que le cinéma, lui, ne ricane plus - ce sont les spectateurs de ces vieux films ironiques, où Dieu était de droite et où le mystique était contre-révolutionnaire, qui ont pris le relai.
2 commentaires:
à vous lire, j'ai quelques difficultés à savoir si vous avez aimé ce film ou si vous le trouvez ridicule. Peut-être est-ce l'effet que vous recherchiez ?
Les films de Brisseau que je connais, "Noce blanche", "Les savates du bon Dieu","Choses secrètes", me semblent un curieux mélange de naïveté populaire et de culture bourgeoise (et inversement, de culture populaire et de naïveté bourgeoise). Quelque chose comme du sexe démocratique, voir fouriériste, sous le regard, bizarrement complice,d'un catholicisme façon Vierge de Lourdes.
Un drôle de truc, quoi. Mais cinématographique.
Oui, c'est vrai, il y a quelque chose de l'utopie fouriériste dans les films de Brisseau.
Mais je crois que le cinéaste échappe à la dichotomie peuple/bourgeoisie. Tout ça n'a strictement aucune importance (du moins dans celui-ci). Même pas une importance esthétique. On est bien au-delà de ça (on est dans l'utopie), contrairement à ce que peut faire Jacquot, par exemple, où, à un moment, il faudra bien en venir à signer un papier, passer à la banque, régler ses problèmes avec le notaire...
Je ne sais pas si j'ai aimé le film, je crois que oui, je crois avoir vu quelque chose d'absolument singulier, et de suffisamment ouvert aussi pour que je puisse m'y inscrire.
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