En 1951, Howard Hawks produit La chose d'un autre monde. Mais il semble en être bien plus que le producteur. Son style, ses thèmes, tout est dans ce film, pourtant réalisé par Christian Nyby.
L'histoire est simple. Quelque part au Pôle Nord, une soucoupe volante s'écrase. La base militaire est avertie. Une petite équipe se forme, secondée par quelques scientifiques, pour partir à la recherche de la soucoupe.
La chose d'un autre monde n'a rien d'un film de terreur. Le suspense est bien mené, mais ce n'est pas ce qui retient notre attention. Ce qui importe, avant toute chose, comme dans tous les films de Howard Hawks, ce sont les relations humaines. La façon dont un personnage existe à l'écran, dans un lieu et une communauté définis. Aussi voit-on des hommes qui jouent aux cartes, se rasent, ou roulent des cigarettes. Observant la trace que la soucoupe a laissé sur la glace, un scientifique s'exclame : "On dirait une bouteille !" Dans les moments les plus tendus, il y a toujours beaucoup de tendresse qui circule, un humour, un désir d'être ensemble.
Le ton est badin, l'humeur est au marivaudage. Le capitaine est amoureux d'une femme, qui se moque de lui, de son inaptitude à aimer, à se défaire du rôle qui lui est imparti. Cette femme est magnifique. Libre, joueuse, elle tient mieux l'alcool que le sévère capitaine. C'est elle qui la première fera une vraie déclaration, après avoir attaché son amant à une chaise. Et elle ne consentira à l'épouser que s'il cesse de donner des ordres.
Plus un film sur l'amour, donc, qu'un film de science-fiction au sens convenu du terme. A moins de considérer cette chose venue d'un autre monde comme l'amour lui-même, comme cet inconnu redouté. Abattre le monstre, pour se libérer de la peur.
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