Chronique d'un amour est un film qui annonce l'oeuvre à venir d'Antonioni. Encore un peu trop engoncé à mon sens dans certains codes narratifs bourgeois, il est cependant formellement brillant, avec des plans très composés qui inscrivent déjà les acteurs dans un paysage qui n'est pas réaliste, mais plutôt mental ou métaphysique. Un paysage qui les hante, ou qui les écrase.
On retrouve le goût d'Antonioni pour la beauté des femmes. Il dresse, dans ce film, un portrait somptueux de Lucia Bosé, extrêmement complexe, riche. Dessinant des peurs, des névroses, des hantises, des paranoïas minuscules mais persistantes.
C'est un film plein de costumes, pas seulement pour faire beau, mais parce qu'il s'agit d'étoffe, du bruit qu'une robe fait en frôlant le sol, de la façon dont la fourrure cache et offre la femme qui la porte. Ecran et cadre à la fois. Distance et ligne de mire. Objectivation du désir.
L'idée de passage aussi a son importance. Les corps antonioniens laissent une trace mais voudraient ne pas. Toujours cette fameuse histoire de disparition. Dissolution de l'être dans le monde.
Chronique d'un amour est l'occasion de nombreuses émotions esthétiques - notamment ce plan où Lucia Bosé, après l'arrivée de la police, s'enfuit de chez elle et passe une immense grille; ce plan aussi où elle s'effondre sur son lit pour pleurer; ce plan de haut sur les voitures au départ, après l'opéra.
Antonioni dessine en creux, dans la chronique de cette relation très exclusive, pas très ouverte sur le monde (au contraire de La Notte, plus fellinienne), le portrait de l'Italie bourgeoise des années 50. Cet amour en est une sorte d'emblême.
On retrouve le goût d'Antonioni pour la beauté des femmes. Il dresse, dans ce film, un portrait somptueux de Lucia Bosé, extrêmement complexe, riche. Dessinant des peurs, des névroses, des hantises, des paranoïas minuscules mais persistantes.
C'est un film plein de costumes, pas seulement pour faire beau, mais parce qu'il s'agit d'étoffe, du bruit qu'une robe fait en frôlant le sol, de la façon dont la fourrure cache et offre la femme qui la porte. Ecran et cadre à la fois. Distance et ligne de mire. Objectivation du désir.
L'idée de passage aussi a son importance. Les corps antonioniens laissent une trace mais voudraient ne pas. Toujours cette fameuse histoire de disparition. Dissolution de l'être dans le monde.
Chronique d'un amour est l'occasion de nombreuses émotions esthétiques - notamment ce plan où Lucia Bosé, après l'arrivée de la police, s'enfuit de chez elle et passe une immense grille; ce plan aussi où elle s'effondre sur son lit pour pleurer; ce plan de haut sur les voitures au départ, après l'opéra.
Antonioni dessine en creux, dans la chronique de cette relation très exclusive, pas très ouverte sur le monde (au contraire de La Notte, plus fellinienne), le portrait de l'Italie bourgeoise des années 50. Cet amour en est une sorte d'emblême.
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