mercredi 16 décembre 2009

Les raisins de la colère - The grapes of wrath - John Ford

- Do you think I'm touched ?
- No, you're lonely, but you ain't touched.

Un plan. Trois humains regardent leur maison détruite après le passage d'un bulldozer. La caméra tourne, de leurs visages consternés à leurs corps impuissants, jusqu'aux ruines et retour. On voit alors trois ombres sur la terre. Des ombres dont les vêtements tremblotent, sur les empreintes du bulldozer.

Il y a, comme toujours chez John Ford, des décisions cruciales à prendre, des décisions contre la mort, et souvent quand il faut choisir, la nuit se met à tomber - la nuit fordienne fait table rase, elle réduit les êtres à leur atome le plus compact et le plus précieux.
On pense, en regardant Les raisins de la colère, au Micromégas de Voltaire, quand les deux géants extraterrestres, observant un bateau plein d'humains, s'étonnent d'entendre autant de pensées s'échapper de si peu de matière.

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