C’est un pari. Dans un village provençal, des enfants. Cap ou pas cap ? De balancer ton cartable dans la rivière alors que c’est la rentrée des classes ? 500 balles en jeu. Le petit ne se dégonfle pas. Le cartable vole. Mais le gros refuse de lui filer les 500 balles. Alors le petit le tape. Mais ça ne lui rend pas son cartable. Pour le récupérer, il sèchera le premier cours de la rentrée.
Jacques Rozier fait le récit de quelques heures d’école buissonnière, en suivant le gamin qui descend la rivière. Ce qui se passe alors entre le gamin et la rivière, c’est aussi ce qui se passe entre Rozier et le cinéma : une aventure.
Le gamin s’allonge et voit le soleil percer les feuillages des hauts arbres qui le surplombent – on entend La flûte enchantée. Il y a un enchantement, à s’emparer du cinéma comme le fait Rozier. Une immense naïveté, une joie de la linéarité, une confiance dans la puissance expressive de cet art encore neuf (le film date de 1955). Rozier fait du cinéma comme si ça n’avait jamais existé. Le monde qu’il filme est amical, joyeux (même le serpent, non venimeux) – plus qu’une nature vivante, il s’agit d’une nature tonique, exaltée - presque un corps. Tout est rencontre, aventure nouvelle, réinvention permanente des plans et de l’action par l’espace.
En quelques sublimes minutes sont concentrées les meilleures scènes des longs-métrages à venir de Jacques Rozier : les baignades sensuelles d'Adieu Philippine, dans un même noir et blanc contrasté, jouant plus sur le dévoilement que sur l'effroi ; et le retour en bateau de Bernard Menez dans Maine-Océan, où l'eau ici aussi est un lieu de passage, de mutation, d'affranchissement.
Jacques Rozier fait le récit de quelques heures d’école buissonnière, en suivant le gamin qui descend la rivière. Ce qui se passe alors entre le gamin et la rivière, c’est aussi ce qui se passe entre Rozier et le cinéma : une aventure.
Le gamin s’allonge et voit le soleil percer les feuillages des hauts arbres qui le surplombent – on entend La flûte enchantée. Il y a un enchantement, à s’emparer du cinéma comme le fait Rozier. Une immense naïveté, une joie de la linéarité, une confiance dans la puissance expressive de cet art encore neuf (le film date de 1955). Rozier fait du cinéma comme si ça n’avait jamais existé. Le monde qu’il filme est amical, joyeux (même le serpent, non venimeux) – plus qu’une nature vivante, il s’agit d’une nature tonique, exaltée - presque un corps. Tout est rencontre, aventure nouvelle, réinvention permanente des plans et de l’action par l’espace.
En quelques sublimes minutes sont concentrées les meilleures scènes des longs-métrages à venir de Jacques Rozier : les baignades sensuelles d'Adieu Philippine, dans un même noir et blanc contrasté, jouant plus sur le dévoilement que sur l'effroi ; et le retour en bateau de Bernard Menez dans Maine-Océan, où l'eau ici aussi est un lieu de passage, de mutation, d'affranchissement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire