mardi 11 novembre 2008

No country for old men - Coen brothers



Je pensais que la greffe pourrait prendre. Que l'efficacité des Coen ne nuirait pas à la métaphysique mac-carthyenne. D'autant plus que j'avais lu une interview d'eux où ils disaient aimer Bresson (au point d'avoir dans leur bureau une affiche de Lancelot du Lac). J'imaginais qu'ils comprenaient et sauraient trouver le lien entre le physique et le spirituel. Et pas du tout. Les Coen nous resserve la même sauce que Sang pour sang. Ils transforment le récit de Mac Carthy en pochade sèche et sans mystère. C'est parfois brillant, les scènes d'action sont spectaculaires, il y a un vrai suspense qui prend aux tripes pendant la première heure, et une vraie attention portée sur les actions - mais dès que la course-poursuite s'arrête, le film s'effondre, alignant des ellipses peu inspirées, qui marquent un véritable échec dans leur régime spectaculaire. Ils nous en foutent plein la gueule dès les premières séquences, si bien qu'à la fin les voilà en manque d'imaginaire et en sérieuse perte de vitesse (manque de désir aussi pour l'histoire qu'ils s'attachaient à raconter). Les Coen ne sont pas philosophes. Ils tentent bien quelques petites choses, mais ça reste sans relief, sans profondeur, sans émotion. Les personnages restent figés, et la tentative de craquellement de leur armure parodique est purement théorique. Tout cela est extrêmement banal. Encore des gens obsédés par la pluie qui risque de tomber sur leurs décors naturels. Des storyboardeurs incapables d'insuffler le moindre soupçon de vie dans leurs images froides.

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