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Au-delà de ces clichés (et au-delà du discours Gandhi-loquent de ce film désuet), Robert Wise saisit quelque chose de l'après-guerre. Planqué à Washington, l'extraterrestre rencontre une femme et son enfant. La femme part avec son amant. L'extraterrestre propose à l'enfant de lui faire visiter la ville. Première destination : le cimetière, où son père, mort à la guerre, est enterré. Ensuite viendront bien sûr le Mémorial de Lincoln et le cinéma, mais d'abord c'est le cimetière. Par naïveté sans doute, mais qu'importe, Robert Wise dit ces vies brisées, qui se reconstruisent difficilement, qui tâtonnent. Ce tempo lent des intimités ravagées par l'Histoire.
Le jour où la terre s'arrêta est en ce sens bien différent des autres films du même genre et de la même époque. La science-fiction n'est pas que l'écho de la terreur nucléaire, elle répond aussi à un besoin d'idéal et de paix, à la nécessité de construire une Humanité autre, plus raisonnable, plus juste, plus pacifique. Et le robot tout-puissant Gort, compagnon de voyage de l'extraterrestre Klaatu, n'a besoin que de quelques mots pour endiguer sa colère : "clatou barada nictou".
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