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Tous les personnages sont beaux - toutes les femmes (quatre portraits consécutifs) existent vraiment. Toutes révèlent une vie, une façon d'être au monde et d'aimer. La première, libre, combattant pour sa liberté, au point d'être dure. La seconde, celle qu'il aurait pu épouser, romantique, amoureuse, souffrante, mais refusant de trop souffrir - une travailleuse, qui épanche sa douleur dans l'action et la répétition. La troisième, la pompiste, virile, sévère, passionnée, qui va jusqu'à exclure son père de la maison, puis la fille de son amant - la seule trace qu'il lui reste de cet amour passé, auquel il avait cru, et qui l'a tant déçu. La dernière, décomplexée, frivole, d'une très grande beauté, matérialiste, assez joviale, qui danse, qui vole, qui se prostitue, mais toujours pour manger. Cette misère, Antonioni décide de la faire se soulever. Le bourg se révolte contre la confiscation des terres des paysans par l'état. Des policiers forment une ligne sur la route, empêchant la foule de passer. La foule les contourne, s'écarte simplement du chemin, et court vers les terres confisquées. L'intime est plus laborieux que le politique.
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