mardi 25 novembre 2008

Expérience - Tadjrobeh - Abbas Kiarostami



Deux courts-métrages, d'abord.
Le premier, La récréation, hivernal, dense, saisissant en quelques plans extraordinaires un suspense, une géographie, une errance.
Le second, Le pain et la rue, estival, plus léger, drôle et moral.
On voit déjà à l'oeuvre tout ce que le cinéaste approfondira par la suite.
Les trois films de ce programme ont été produits par la commission du développement intellectuel de l'enfant et de l'adolescent.


Le long-métrage, Expérience (une petite heure), raconte la vie d'un jeune garçon, employé chez un photographe goutteux. Ce sont les 400 coups, le premier choc amoureux, la reconnaissance des différences de classes, l'humiliation de la pauvreté, filmés sans appel.

L'enfance, pour Kiarostami, qui a fait de cette figure imposée un motif récurrent de ses films (Ten, Où est la maison de mon ami ?), c'est le moment où l'on acquiert un regard sur le monde, où l'on s'approprie la ville et les rues. Espace d'apprentissage et de premières solitudes, entre tendresse et dureté, mélancolie flâneuse et illuminations graves. Le corps est investi d'un poids, d'une marque d'origine, d'une vitesse - autant d'entraves et d'attributs pour échapper à un destin. L'enfant, du statut de Dieu, passe à celui d'être humain - expérience douloureuse.

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