mardi 11 novembre 2008

L'ouragan de la vengeance - Ride in the whirlwind - Monte Hellman



C'est un film sur l'adolescence - sur la façon dont un garçon (Nicholson), va devenir un homme, en perdant, un à un, les membres de sa famille - même si celle-ci est d'élection et pas de sang.
Il y a quelque chose de très beau qui parcourt le film, qui réside dans l'échange, le sacrifice. Un maître contre un compagnon, un compagnon contre un cheval, un cheval contre un père, un père contre un possible amour, et finalement la solitude - le lonesome cowboy archétypal dévalant seul la plaine au coucher de soleil, épuisé, terrassé, accablé par la douleur de toutes ces pertes, mais sauf.
Je suis vraiment ébloui par la force de la mise en scène de Monte Hellman (j'ai en revanche quelques réserves sur le scénario, les dialogues moins épurés que dans
The shooting (quoique ça commence très fort : un cowboy s'assied sur son cheval et gémit "maudit furoncle !" ; "tu devrais le soigner", lui rétorque son ami), une mollesse par moments dans l'action énoncée). Parce que c'est une mise en scène d'une très grande liberté. On est loin des formes classiques du cinéma américain, on est dans l'essai permanent, le geste, la saccade. Les passages entre les cowboys et la patrouille à leur recherche sont très secs - une sorte de champ/contrechamp permanent, mais un champ/contrechamp qui défie l'espace, la distance. Ils se cherchent ou se fuient, donc ils sont liés, donc il n'y a pas besoin de transition paysagiste ou musicale. C'est un cinéma insoumis, où la mise en scène règne sans discussion sur le récit. Mais elle règne parce qu'elle croit absolument en l'évidence de son récit.

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