Kaboom est la lecture pop d'un certain revival New Age.
Ce qu'il y a de beau, c'est que malgré la perfection glacée de Mysterious Skin, Gregg Araki n'a rien abandonné de ses velléités foutraques. Il ne pose jamais en esthète post-warholien ni en petit malin qui a fait pleurer dans les chaumières. Il suit son chemin, parfois grossier, parfois malhabile, mais il le tient. Cette désinvolture (formelle et narrative) est sans doute ce qui lui a permis de conserver son cinéma à la marge, c'est-à-dire au seul endroit où il peut prendre vie.
Pourtant, je reprocherais à Kaboom un manque de sensibilité et de prise de risque - le sexe, par exemple, vaut toujours pour métaphore de quelque chose d'autre, et ne dit jamais ce qu'il est, ni ne le montre (au mieux, il le commente). Les seuls moments du film qui existent pour eux-mêmes, sont les conversations entre amis à la cafétéria, quand elles ne servent pas à faire avancer l'histoire, quand elles sont seulement l'occasion d'une réplique drôle ou d'un ralentissement dans le rythme global du récit. Il y a là quelque chose d'à la fois inepte et savoureux qui ne gagne malheureusement pas la totalité du film.
Car le déluge de musiques, de visages, d'intrigues et de couleurs fluos, à mon sens, n'est pas assez constamment gratuit, est toujours trop asservi à un vouloir-dire sociologique, psychologique, ou narratif. Si vraiment Araki voulait dire quelque chose de la jeunesse californienne, s'il voulait vraiment décrire une psyché (et il l'a fait, déjà, et brillamment, en renouvelant le genre du film psychanalytique avec Mysterious Skin), s'il voulait vraiment nous offrir un conte, ou s'il souhaitait seulement nous abreuver d'images délirantes et pas cadrées, son film serait plus fort - en fait, il faudrait qu'il choisisse. Là, on observe un cinéaste se débarrasser d'une histoire. Il ne la moque pas, mais il ne prend pas la peine de la raconter. Il n'y a ni premier ni second degré, il y a un film qui n'est pas sur l'écran.
Ce qu'il y a de beau, c'est que malgré la perfection glacée de Mysterious Skin, Gregg Araki n'a rien abandonné de ses velléités foutraques. Il ne pose jamais en esthète post-warholien ni en petit malin qui a fait pleurer dans les chaumières. Il suit son chemin, parfois grossier, parfois malhabile, mais il le tient. Cette désinvolture (formelle et narrative) est sans doute ce qui lui a permis de conserver son cinéma à la marge, c'est-à-dire au seul endroit où il peut prendre vie.
Pourtant, je reprocherais à Kaboom un manque de sensibilité et de prise de risque - le sexe, par exemple, vaut toujours pour métaphore de quelque chose d'autre, et ne dit jamais ce qu'il est, ni ne le montre (au mieux, il le commente). Les seuls moments du film qui existent pour eux-mêmes, sont les conversations entre amis à la cafétéria, quand elles ne servent pas à faire avancer l'histoire, quand elles sont seulement l'occasion d'une réplique drôle ou d'un ralentissement dans le rythme global du récit. Il y a là quelque chose d'à la fois inepte et savoureux qui ne gagne malheureusement pas la totalité du film.
Car le déluge de musiques, de visages, d'intrigues et de couleurs fluos, à mon sens, n'est pas assez constamment gratuit, est toujours trop asservi à un vouloir-dire sociologique, psychologique, ou narratif. Si vraiment Araki voulait dire quelque chose de la jeunesse californienne, s'il voulait vraiment décrire une psyché (et il l'a fait, déjà, et brillamment, en renouvelant le genre du film psychanalytique avec Mysterious Skin), s'il voulait vraiment nous offrir un conte, ou s'il souhaitait seulement nous abreuver d'images délirantes et pas cadrées, son film serait plus fort - en fait, il faudrait qu'il choisisse. Là, on observe un cinéaste se débarrasser d'une histoire. Il ne la moque pas, mais il ne prend pas la peine de la raconter. Il n'y a ni premier ni second degré, il y a un film qui n'est pas sur l'écran.
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