Quatre histoires en résonance : celle de Hank Aaron, joueur de base-ball noir américain à l’ascension fulgurante, figurée par une collection de cartes à son image collectionnées par James Benning ; celle de Arthur Bremer, qui projeta d’assassiner Nixon et finit par blesser le gouverneur Wallace, et dont le journal défile au bas de l’écran comme un sous-titre coulissant ; celle de la politique américaine de cette période, au travers de quelques discours de ses représentants ; celle de la musique populaire en quelques chansons-clefs.
A l’endroit des cartes, ce sont les discours politiques – à l’envers, les chansons. La culture populaire est le double-fond des films de Benning. Les rêves américains sont divers : on peut réussir, on peut aimer, on peut aussi tuer. La menace sous-tend les rêves. Des messages de haine glissent au côté des icônes nouvelles.
L’assemblage est malin et souvent très expressif, mais cela tourne au procédé. Rien n’échappe à cette suite. Il y est uniquement question de montage d’images figées et de sons récupérés. Les années décrites par le cinéaste surgissent comme des boutons de fièvre, mais le temps interne de chacun de ces éléments mis en présence semble trop contrôlé, atrophié pour surprendre. On ne voit pas éclater ces années. Malgré sa complexité structurelle, le film reste une simple évocation.
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