Le cinéma d'Omirbaev n'a pas bougé - toujours aussi neurasthénique, maladivement timide, et rigoureux. A l'époque de Kaïrat et de Kardiogramma, on voyait en lui un héritier de Bresson. Dix ans plus tard, il hérite toujours.
Cette adaptation épurée de Anna Karénine tient à peu de choses : raconter une histoire ancestrale, et la voir se répéter dans le monde contemporain. Que feraient les personnages de Tolstoï aujourd'hui ? La même chose, mais en regardant des écrans. Le film est ponctué d'une dizaine de plans fixant des télévisions : jeux vidéos, documentaire animalier, snuff movie, une autre adaptation d'Anna Karénine, etc... C'est une belle idée, et il y a une forme de désespoir qui transparaît dans ces tout petits cadres aspirant les vies sans les métamorphoser.
Mais quand je vois un film aussi décharné, je me demande toujours quel est le désir qui sous-tend chaque scène. Et si certains moments sont brillants de concision et de clarté (Omirbaev a un usage de l'ellipse tout à fait saisissant sur la fin de son film), d'autres me semblent moins inspirés, plus exécutés que vraiment traversés par une envie de montrer là quelque chose d'original et d'essentiel. Il y a par exemple des dialogues trop anti-efficaces pour être honnêtes. Il y a des séquences qui sont mues plus par un certain dégoût que par un désespoir vibrant. Et il y a trop de politesses narratives pour que le film atteigne la rugosité de ses intentions, comme c'est le cas dans Une femme douce ou Quatre nuits d'un rêveur.
Cette adaptation épurée de Anna Karénine tient à peu de choses : raconter une histoire ancestrale, et la voir se répéter dans le monde contemporain. Que feraient les personnages de Tolstoï aujourd'hui ? La même chose, mais en regardant des écrans. Le film est ponctué d'une dizaine de plans fixant des télévisions : jeux vidéos, documentaire animalier, snuff movie, une autre adaptation d'Anna Karénine, etc... C'est une belle idée, et il y a une forme de désespoir qui transparaît dans ces tout petits cadres aspirant les vies sans les métamorphoser.
Mais quand je vois un film aussi décharné, je me demande toujours quel est le désir qui sous-tend chaque scène. Et si certains moments sont brillants de concision et de clarté (Omirbaev a un usage de l'ellipse tout à fait saisissant sur la fin de son film), d'autres me semblent moins inspirés, plus exécutés que vraiment traversés par une envie de montrer là quelque chose d'original et d'essentiel. Il y a par exemple des dialogues trop anti-efficaces pour être honnêtes. Il y a des séquences qui sont mues plus par un certain dégoût que par un désespoir vibrant. Et il y a trop de politesses narratives pour que le film atteigne la rugosité de ses intentions, comme c'est le cas dans Une femme douce ou Quatre nuits d'un rêveur.
1 commentaire:
Kaïrat et Kardiogramma , ces deux film m'avaient bouleverser et fasciner ...surtout Kaïrat qui pour moi est un chef d'oeuvre incontournable , que j'ai revu ressemant et dont j'ai pas changer d'avis après tant d'années .
Salutations , douzirec
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