Hier en regardant Un thé au Sahara, de Bernardo Bertolucci, j'ai compris cette chose : Bertolucci est un Terrence Malick grotesque. Leur cinéma est animé d'un même but - donner une idée de l'amour, appréhender la mort - mais l'amour que décrit le cinéaste italien est toujours passionnel, sans trêve, et réduit au duo trahison/réconciliation (ou sa variante : suspicion/confiance), et la mort n'est chez lui rien de plus qu'une issue (une fin). Il y a dans ses films une telle mythologie de la mort que cela en devient presque salvateur : on se dit, en voyant Un thé au Sahara, 1900, ou Le conformiste, que la mort n'existe pas, que nous sommes immortels, et que les petits personnages fiévreux évoluant dans des couleurs fauves et sous des musiques chatoyantes (les remplaçant presque, les supplantant en les imitant, singeant les lignes de force du scénario) ne sont pas des êtres humains mais des personnages de films de Bernardo Bertolucci. Il s'agit en effet d'un auteur, au sens où il fait toujours le même (mauvais) film.
Le problème réside peut-être dans une tension entre deux natures qui ne se rejoignent jamais, qui ne dialoguent pas : apollinienne d'une part, visant l'esthétique ordonnée, la chorégraphie des foules, la description maniaque des mouvements du monde ; dionysiaque de l'autre, pleine d'une outrance creuse, d'un débordement par la bêtise, le bon mot, le choc moral. Si bien qu'au lieu de générer une histoire, les films de Bertolucci illustrent un scénario qui ne nous parvient pas.
Le problème réside peut-être dans une tension entre deux natures qui ne se rejoignent jamais, qui ne dialoguent pas : apollinienne d'une part, visant l'esthétique ordonnée, la chorégraphie des foules, la description maniaque des mouvements du monde ; dionysiaque de l'autre, pleine d'une outrance creuse, d'un débordement par la bêtise, le bon mot, le choc moral. Si bien qu'au lieu de générer une histoire, les films de Bertolucci illustrent un scénario qui ne nous parvient pas.
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