J'ai vu jeudi dernier cinq courts-métrages proposés par les élèves de la section montage de la FEMIS. Il y avait beaucoup de choses intéressantes.
Je retiendrai d'abord En terre étrangère de Suzanna Pedro, qui travaille sur sa famille et ses origines (portugaises) : un père qui ne parle pas, une grand-mère qui est sourde, et une mère qui pleure sans cesse. C'est très beau, très bien filmé et narré, souvent émouvant, et ça dit des choses très profondes sur ce que c'est que d'être un immigré. La réalisatrice ne cesse d'ouvrir son film à des possibles (fictionnels, poétiques, contemplatifs...) qui me font croire en son talent.
Il y avait aussi Mittelwerk express de Jean-Baptiste Alazard. Au début j'ai eu très peur. Montage cocaïné d'images subliminales où le réalisateur se masturbe et se gode, tandis qu'apparaît en lettres rouges le mot 'soumission'. Finalement une histoire prend forme : quelques jeunes ayant formé un groupe, (une secte ? un mouvement politique ? un joyeux clan ?) reviennent de leurs idéaux révolutionnaires après la disparition de l'un de leurs proches. La distance entre l'histoire et la façon de la raconter ne me semble pas juste (on se moque des poses romantiques ou anarchistes, et en même temps on est absolument dans ces poses), mais il y a des images très fortes, une esthétique, et une véritable ivresse. Je préfère ça à Fight Club, à Pi, ou à Seul contre tous - au moins là, le réalisateur y va à fond.
Jet Lag, de Gustavo Vasco, est un film plutôt drôle entièrement construit sur des conversations Skype entre un étudiant chilien à Paris et sa famille restée au Chili. Ca ne va pas très loin, mais c'est jovial, et très touchant.
Traumzeit, de Emma Augier, parle d'une ville qui voulait être l'emblême du communisme. C'est la portrait de la fille de l'architecte de cette ville, elle-même architecte, tentant de préserver l'esprit du lieu. C'est bien, on aime entendre parler cette femme, mais le point de vue est de l'ordre du lieu commun - la réalisatrice prémédite nos réactions de spectateurs, plutôt que d'attaquer le cliché (de l'immeuble stalinien par exemple, ou de l'enfilade de cheminées d'usines) sous un angle singulier.
Enfin, La cellule de Hoël Sainleger est une purge - une science-fiction où un type mou se prend pour Harrison Ford dans Blade Runner. Parfois, c'est drôle. Mais en fait, non.
Je retiendrai d'abord En terre étrangère de Suzanna Pedro, qui travaille sur sa famille et ses origines (portugaises) : un père qui ne parle pas, une grand-mère qui est sourde, et une mère qui pleure sans cesse. C'est très beau, très bien filmé et narré, souvent émouvant, et ça dit des choses très profondes sur ce que c'est que d'être un immigré. La réalisatrice ne cesse d'ouvrir son film à des possibles (fictionnels, poétiques, contemplatifs...) qui me font croire en son talent.
Il y avait aussi Mittelwerk express de Jean-Baptiste Alazard. Au début j'ai eu très peur. Montage cocaïné d'images subliminales où le réalisateur se masturbe et se gode, tandis qu'apparaît en lettres rouges le mot 'soumission'. Finalement une histoire prend forme : quelques jeunes ayant formé un groupe, (une secte ? un mouvement politique ? un joyeux clan ?) reviennent de leurs idéaux révolutionnaires après la disparition de l'un de leurs proches. La distance entre l'histoire et la façon de la raconter ne me semble pas juste (on se moque des poses romantiques ou anarchistes, et en même temps on est absolument dans ces poses), mais il y a des images très fortes, une esthétique, et une véritable ivresse. Je préfère ça à Fight Club, à Pi, ou à Seul contre tous - au moins là, le réalisateur y va à fond.
Jet Lag, de Gustavo Vasco, est un film plutôt drôle entièrement construit sur des conversations Skype entre un étudiant chilien à Paris et sa famille restée au Chili. Ca ne va pas très loin, mais c'est jovial, et très touchant.
Traumzeit, de Emma Augier, parle d'une ville qui voulait être l'emblême du communisme. C'est la portrait de la fille de l'architecte de cette ville, elle-même architecte, tentant de préserver l'esprit du lieu. C'est bien, on aime entendre parler cette femme, mais le point de vue est de l'ordre du lieu commun - la réalisatrice prémédite nos réactions de spectateurs, plutôt que d'attaquer le cliché (de l'immeuble stalinien par exemple, ou de l'enfilade de cheminées d'usines) sous un angle singulier.
Enfin, La cellule de Hoël Sainleger est une purge - une science-fiction où un type mou se prend pour Harrison Ford dans Blade Runner. Parfois, c'est drôle. Mais en fait, non.
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