L'homme sans nom est le portrait d'un homme qui a décidé de vivre loin de la civilisation. Il habite dans une grotte, au milieu d'un village aux maisons en torchis récemment abandonnées. Il fait pousser des racines, ramasse les crottes sur la route pour en faire du fumier, creuse, bêche, arrose. Et c'est tout.
Du moins est-ce ce que veut nous faire croire Wang Bing. Pourtant, on voit parfois des allumettes, des sacs plastiques, des outils. On voit parfois la découpe des toits d'une ville à l'horizon, furtivement. On entend des voitures passant non loin, mais le cinéaste ne les filme pas. Il y a tout un hors-champ qu'il occulte volontairement.
Si bien que le film semble privé de dialectique. Que se passe-t-il quand cet homme va en ville acheter des allumettes ? On voudrait le savoir, mais le cinéaste ne nous le montre pas.
Le film, dont le tournage a duré deux ans, se déroule en suivant les quatre saisons. Quatre repas et quatre sorties. La neige, la pluie, la grisaille, le beau temps - et toujours le travail, car l'homme sans nom travaille sans trêve et ne fait rien d'autre, plus encore que le plus laborieux des hommes du monde civilisé.
Quelque chose ne fonctionne pas. Quelque chose manque. Ce hors-champ peut-être. Cette partie du monde dont le cinéaste nous prive, filmant tout le temps presque sous le même angle. Qu'y a-t-il que nous ne devrions pas voir ? Qu'y a-t-il qui ferait s'effondrer l'utopie de son film ? C'est là, en vérité, qu'est le film. Mais Wang Bing n'y va pas. Est-ce qu'il ment ? Est-ce qu'il triche ? Quoiqu'il en soit, il livre un travail consciencieux, littéral, bien inférieur au sidérant A l'ouest des rails.
Du moins est-ce ce que veut nous faire croire Wang Bing. Pourtant, on voit parfois des allumettes, des sacs plastiques, des outils. On voit parfois la découpe des toits d'une ville à l'horizon, furtivement. On entend des voitures passant non loin, mais le cinéaste ne les filme pas. Il y a tout un hors-champ qu'il occulte volontairement.
Si bien que le film semble privé de dialectique. Que se passe-t-il quand cet homme va en ville acheter des allumettes ? On voudrait le savoir, mais le cinéaste ne nous le montre pas.
Le film, dont le tournage a duré deux ans, se déroule en suivant les quatre saisons. Quatre repas et quatre sorties. La neige, la pluie, la grisaille, le beau temps - et toujours le travail, car l'homme sans nom travaille sans trêve et ne fait rien d'autre, plus encore que le plus laborieux des hommes du monde civilisé.
Quelque chose ne fonctionne pas. Quelque chose manque. Ce hors-champ peut-être. Cette partie du monde dont le cinéaste nous prive, filmant tout le temps presque sous le même angle. Qu'y a-t-il que nous ne devrions pas voir ? Qu'y a-t-il qui ferait s'effondrer l'utopie de son film ? C'est là, en vérité, qu'est le film. Mais Wang Bing n'y va pas. Est-ce qu'il ment ? Est-ce qu'il triche ? Quoiqu'il en soit, il livre un travail consciencieux, littéral, bien inférieur au sidérant A l'ouest des rails.
2 commentaires:
bonjour,
je viens de tomber sur votre site en cherchant des infos sur l'homme sans nom. un film que je suis allée voir cette semaine et que j'ai détesté. enfin non.. on ne peut même pas qualifier ça de "film", en tout cas ça ne m'a pas du tout donné envie de voir les autres oeuvres du réalisateur, je regrette qu'il n'était pas présent lors de la projection (c'était à Nice pour le festival Wang Bing) parce que j'aurai eu pleins de questions à lui poser ^^
Bonjour,
je comprends votre agacement,
mais il serait dommage, je crois, de passer à côté d'à l'ouest des rails, qui est un film somptueux, un film fleuve, exigeant certes (comme on dit), mais autrement plus investi !
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