Parce que sa fille lui a un jour demandé pourquoi il ne faisait pas des films pour enfants, Eric Pauwels a fait ce film. Qui n'est ni pour elle, ni pour les enfants. Qui touche à quelque chose d'universel.
Avec la toile d'araignée des Films rêvés, le cinéaste a gagné en ampleur. Mais cette Lettre, si simple paraît-elle quand on la compare aux ramifications complexes et magiques, à l'équilibre invisible, de son film suivant, n'est pas pour autant moins puissante.
Souvenirs, images sauvées de l'oubli, anecdotes et essais cinématographiques s'y côtoient selon une ligne droite, s'accumulant. Une ligne droite jusqu'au film pour enfants que sa fille lui réclamait, et que Pauwels résout en un hommage décalé au cinéma muet, une histoire infernale, atroce, "comme les aiment les petites filles". Les personnages de ce drame (un chien et une petite fille) réapparaîtront peu de temps après, sortant d'une épicerie dans une séquence qui n'appartient qu'au cinéaste. Il n'a pas pu s'empêcher de réintroduire de la banalité, du quotidien, dans le mystère un peu bancal qu'il venait de construire ex-nihilo. Il n'a pas pu s'empêcher de citer ses sources, de montrer autrement que par le spectacle ceux que le spectacle a à la fois magnifiés et épinglés. Pauwels n'est pas un taxidermiste. Il rend aux images leur liberté.
Son film est une méditation sur l'enfant qu'il n'est plus et sur le temps passé qui subsiste. L'espace de l'enfant a été déserté, mais son temps est présent. Et le cinéma fait se rejoindre espace et temps, comme, dit-il, dans cette seconde où les Indiens ont aperçu les vaisseaux de Christophe Colomb, et où Christophe Colomb a aperçu la terre des Indiens. Le cinéma n'est autre que cela, que ce séisme, que cette découverte insensée d'une coexistence inimaginable. Aussi le cinéaste colle-t-il entre eux les fragments d'une vie non réconciliée.
Avec la toile d'araignée des Films rêvés, le cinéaste a gagné en ampleur. Mais cette Lettre, si simple paraît-elle quand on la compare aux ramifications complexes et magiques, à l'équilibre invisible, de son film suivant, n'est pas pour autant moins puissante.
Souvenirs, images sauvées de l'oubli, anecdotes et essais cinématographiques s'y côtoient selon une ligne droite, s'accumulant. Une ligne droite jusqu'au film pour enfants que sa fille lui réclamait, et que Pauwels résout en un hommage décalé au cinéma muet, une histoire infernale, atroce, "comme les aiment les petites filles". Les personnages de ce drame (un chien et une petite fille) réapparaîtront peu de temps après, sortant d'une épicerie dans une séquence qui n'appartient qu'au cinéaste. Il n'a pas pu s'empêcher de réintroduire de la banalité, du quotidien, dans le mystère un peu bancal qu'il venait de construire ex-nihilo. Il n'a pas pu s'empêcher de citer ses sources, de montrer autrement que par le spectacle ceux que le spectacle a à la fois magnifiés et épinglés. Pauwels n'est pas un taxidermiste. Il rend aux images leur liberté.
Son film est une méditation sur l'enfant qu'il n'est plus et sur le temps passé qui subsiste. L'espace de l'enfant a été déserté, mais son temps est présent. Et le cinéma fait se rejoindre espace et temps, comme, dit-il, dans cette seconde où les Indiens ont aperçu les vaisseaux de Christophe Colomb, et où Christophe Colomb a aperçu la terre des Indiens. Le cinéma n'est autre que cela, que ce séisme, que cette découverte insensée d'une coexistence inimaginable. Aussi le cinéaste colle-t-il entre eux les fragments d'une vie non réconciliée.
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