C'est un documentaire se déroulant sur quelques semaines d'hiver au Centre d'enregistrement et de procédure de Vallorbe, où plusieurs centaines d'étrangers venus en Suisse font une demande d'asile. Ici, on leur vole leurs histoires. Celles qui ont l'air les plus 'vraies', celles qui font couler les larmes de leur narrateur, obtiennent un peu plus d'attention que les autres. L'asile n'est donné qu'à ceux qui savent se raconter. Dans les ordinateurs, les employés collectionnent ces histoires, et notent que le requérant semble très ému lorsqu'il s'arrête pour pleurer (unique indice de l'émotion : la larme).
La procédure est ainsi : pendant le mois passé dans le centre, le requérant aura deux entretiens. Autant dire des performances. S'il veut que son cas soit pris en considération, il devra donner de lui-même, ne pas mentir, ou du moins ne pas donner l'impression de mentir. On s'en rend compte assez vite, cette procédure est une fabrique de mensonges. On assiste à une compétition de larmes et de traumatismes en tout genre. Et le personnel de se réduire à deux hypothèses : croire, ou ne pas croire, à ce qui vient de lui être conté.
Le documentaire est très bon dans le sens où il prive le spectateur de cette logique binaire, désamorçant ce rapport à la parole des immigrés en le mettant en lumière. Nous sommes invités à comprendre ce qui circule dans ce lieu, de mensonges, de fabrications, de vérités, d'émotions, plus qu'à nous apitoyer sur le sort de quelques uns qui relève, de toute façon, de l'inconnaissable.
La procédure est ainsi : pendant le mois passé dans le centre, le requérant aura deux entretiens. Autant dire des performances. S'il veut que son cas soit pris en considération, il devra donner de lui-même, ne pas mentir, ou du moins ne pas donner l'impression de mentir. On s'en rend compte assez vite, cette procédure est une fabrique de mensonges. On assiste à une compétition de larmes et de traumatismes en tout genre. Et le personnel de se réduire à deux hypothèses : croire, ou ne pas croire, à ce qui vient de lui être conté.
Le documentaire est très bon dans le sens où il prive le spectateur de cette logique binaire, désamorçant ce rapport à la parole des immigrés en le mettant en lumière. Nous sommes invités à comprendre ce qui circule dans ce lieu, de mensonges, de fabrications, de vérités, d'émotions, plus qu'à nous apitoyer sur le sort de quelques uns qui relève, de toute façon, de l'inconnaissable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire