lundi 6 octobre 2008

Le direktor - Direktøren for det hele - Lars von Trier



Lars von Trier lance un grand traité d'an-esthétique. Que ceux qui voulaient faire du beau avec la matière sociale se rhabillent, Lars von Trier
est arrivé pour en épingler toute la laideur. La comédie avait déjà pris dans Manderlay. L'humour enfin venait rattraper les poncifs moraux de Dogville. La rhétorique dynamitait le mélodrame accumulatif. Ici, tout cela se confirme : Lars von trier a découvert la dérision absolue. Dérision de son art, qui, par le négatif, replace le cinéma où il n'est plus. Le direktor, c'est l'aveu du manque du sublime. C'est dans sa laideur qu'on en voit le reflet. Et ce qui tient le spectateur, c'est l'intelligence du scénario, le grotesque des acteurs, la complicité de notre intelligence, sollicitée pour rire quand les acteurs pleurent, et se désespérer quand ils rient. La mécanique est brechtienne, mais là, il s'agit vraiment de cinéma.

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