lundi 6 octobre 2008

Mamma Roma - Pier Paolo Pasolini



Itinéraire d'un garçon dont la beauté n'est pas au prime abord évidente - ou bien : épreuve de révélation de la beauté à l'être. Ce qui apparaît immédiatement, c'est la fragilité de l'adolescence du personnage principal.
De cette fragilité (à l'instar de Larry Clark), Pasolini extrait l'immense grâce. C'est une beauté qui est synonyme de danger, parce que liée au temps, et à la mort. Le visage du garçon s'affine au fur et à mesure du film. D'abord pataud, il s'angélise, jusqu'à s'envenimer.
Le film s'incarne par séquences aux temporalités disjointes. Chaque séquence joue le recommencement. Fragilités de vies qui ne cessent de se réinventer. Les lieux, les métiers, les amis changent - seul le visage de la mère reste identique. Seul vrai foyer, socle pour l'existence, icône immuable à laquelle la vie toute entière du jeune homme est malgré lui vouée. Chaque séquence nous fait croire au bloc de temps ellipsé qui la précède. Et chacune semble être à la fois la première et la dernière, Mamma Roma oscillant entre le tragique et l'espoir - entre le fils et la mère, pourrait-on dire. Quelque chose menace de prendre feu, dans ces images.

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