Il y avait jusqu'à ce film quelque chose de contrit chez Reygadas, qui m'avait toujours laissé un peu froid, voire suspicieux. Quelque chose dans le personnage principal de Japon que je ne pouvais m'empêcher de haïr, parce qu'il ramenait la beauté absolue de chacun des plans à une sorte d'attitude civile, citadine, étroite. Quelque chose d'emphatique dans l'histoire de Bataille dans le ciel m'avait laissé sur le carreau. Je n'avais jamais trouvé ça trop long ou ennuyeux, mais c'était une certaine vision de l'homme en parasite inculte et névrosé, laid et dégueulasse, qui me paraissait un peu gratuite, ou vide, et contaminait chaque plan, au point d'éteindre leur beauté formelle.
Dans Lumière Silencieuse, Reygadas semble prendre une certaine distance avec cette contrition, ce sérieux absolu, cette pesanteur, ce dolorisme, en mettant tout cela en scène au travers d'une communauté religieuse. Ainsi représentés, les travers du cinéaste se décalent.
Reygadas ne juge plus, et l'introduction de la figure de l'enfant dans son cinéma n'y est sans doute pas pour rien. Il observe. A la façon d'un Mallick, c'est-à-dire à ras terre, au niv
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C'est du grand cinéma. Lumineux. Assourdissant. Mais qui nous fait entendre et voir. Le film agit comme une tornade lente.
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