Le téléphone portable, dans La menzogna, le dernier spectacle de Pippo Delbono, c'est l'instrument du fascisme, c'est le syndrome Salo répété à l'infini.
La paura a été tourné avec un téléphone portable, et son sujet est bien sûr le fascisme. Collection d'images imposées, captures d'émissions télévisées, tout ce que l'Italie s'inflige et subit de vulgaire, de moche, d'idiot, de purulent. Dans ce montage d'images qui pourrait se contenter d'effrayer, on sent une révolte. Elle s'incarne par la musique, quelques portraits, un plan séquence autour d'un campement gitan guidé par deux enfants survoltés, un paysage de bord de mer sous la pluie, une phrase hurlée pendant l'enterrement d'un enfant noir tué à Milan par un père et son fils pour avoir volé un paquet de biscuits : "ne vous inquiétez pas, ce n'est pas Loft Story", sous l'oeil méfiant d'un gardien de la paix, "pays de merde !". Elle s'incarne surtout dans la figure de Bobo, sorti de cinquante ans d'internement psychiatrique, sourd et muet, "loup apprivoisé mais qui regarde toujours en direction de la forêt". Bobo, c'est la solution, le point exultant de tout le travail de Pippo Delbono : il est ici le rêve d'une révolution au singulier.
Il y a dans ce film quelque chose d'indéfectiblement chrétien, un essai d'affranchissement qui toujours échoue, toujours reproduit le même mouvement, de descente aux Enfers, de sortie par l'indignation, puis d'amour recouvré. Je préfère Il grido, moins marqué de réflexes italiens, qui sont ceux que le cinéaste fustige, et que pourtant il emprunte.
La paura a été tourné avec un téléphone portable, et son sujet est bien sûr le fascisme. Collection d'images imposées, captures d'émissions télévisées, tout ce que l'Italie s'inflige et subit de vulgaire, de moche, d'idiot, de purulent. Dans ce montage d'images qui pourrait se contenter d'effrayer, on sent une révolte. Elle s'incarne par la musique, quelques portraits, un plan séquence autour d'un campement gitan guidé par deux enfants survoltés, un paysage de bord de mer sous la pluie, une phrase hurlée pendant l'enterrement d'un enfant noir tué à Milan par un père et son fils pour avoir volé un paquet de biscuits : "ne vous inquiétez pas, ce n'est pas Loft Story", sous l'oeil méfiant d'un gardien de la paix, "pays de merde !". Elle s'incarne surtout dans la figure de Bobo, sorti de cinquante ans d'internement psychiatrique, sourd et muet, "loup apprivoisé mais qui regarde toujours en direction de la forêt". Bobo, c'est la solution, le point exultant de tout le travail de Pippo Delbono : il est ici le rêve d'une révolution au singulier.
Il y a dans ce film quelque chose d'indéfectiblement chrétien, un essai d'affranchissement qui toujours échoue, toujours reproduit le même mouvement, de descente aux Enfers, de sortie par l'indignation, puis d'amour recouvré. Je préfère Il grido, moins marqué de réflexes italiens, qui sont ceux que le cinéaste fustige, et que pourtant il emprunte.
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