Un beau film autobiographique, sur un jeune homme quitté par sa mère quand il avait 6 ans, laquelle a laissé comme souvenir quelques livres tamponnés à son nom et à celui de son mari. Mais son nom a été effacé de quelques uns de ces livres, et bon nombre ont disparu. Ils faisaient partie d'une collection interdite par Pinochet. La soeur du cinéaste rédige d'ailleurs une thèse sur cette maison d'édition. Et René Ballesteros profite de ce prétexte - faire un film sur cette collection de livres de poche ouvrant le Chili à la littérature étrangère - pour faire parler sa grand-mère gentiment amnésique et son père enfermé dans les mensonges et les raccourcis.
Le film est très émouvant, jouant sur plusieurs niveaux : premiers contacts téléphoniques avec cette mère inconnue vivant désormais au Vénézuela (combien tu pèses, combien tu mesures, etc ?), entretiens avec le père plutôt rétif et la grand-mère prise à son propre piège (mais sans animosité ni obscénité - le regard du cinéaste étant plutôt tendre, même sur les mensonges, même sur l'interdiction qui a été posée par la grand-mère de prononcer le nom de sa fille), confidences avec la soeur où l'on parle de rêves et où l'on classe des photographies, et première brasse du cinéaste qui n'a jamais appris à nager.
Et puis soudain, René Ballesteros et sa soeur annoncent à leur grand-mère qu'ils partent au Vénézuela pour voir leur mère. Ils rentrent au Chili avec elle et ses deux nouveaux enfants. Le plan est très pudique mais bouleversant, la grand-mère s'effondre, mais les corps des nouveaux enfants la cachent complètement. Elle appelle sa fille vénézuellienne Madame Magdalena, pense qu'il s'agit de sa mère, se ravise, et retrouve par le biais de caresses et d'étreintes la Mila qu'elle avait connue vingt ans plus tôt.
Ce n'est pas un film avec un imaginaire poétique très développé, mais il est habilement construit. Son âpreté et sa radicalité nous vengent des fictions lisses qui émergent du Chili ces derniers temps (La nana pour les petits malins, Fausta pour les gros). Il y a là quelque chose de violemment intime et nécessaire.
Le film est très émouvant, jouant sur plusieurs niveaux : premiers contacts téléphoniques avec cette mère inconnue vivant désormais au Vénézuela (combien tu pèses, combien tu mesures, etc ?), entretiens avec le père plutôt rétif et la grand-mère prise à son propre piège (mais sans animosité ni obscénité - le regard du cinéaste étant plutôt tendre, même sur les mensonges, même sur l'interdiction qui a été posée par la grand-mère de prononcer le nom de sa fille), confidences avec la soeur où l'on parle de rêves et où l'on classe des photographies, et première brasse du cinéaste qui n'a jamais appris à nager.
Et puis soudain, René Ballesteros et sa soeur annoncent à leur grand-mère qu'ils partent au Vénézuela pour voir leur mère. Ils rentrent au Chili avec elle et ses deux nouveaux enfants. Le plan est très pudique mais bouleversant, la grand-mère s'effondre, mais les corps des nouveaux enfants la cachent complètement. Elle appelle sa fille vénézuellienne Madame Magdalena, pense qu'il s'agit de sa mère, se ravise, et retrouve par le biais de caresses et d'étreintes la Mila qu'elle avait connue vingt ans plus tôt.
Ce n'est pas un film avec un imaginaire poétique très développé, mais il est habilement construit. Son âpreté et sa radicalité nous vengent des fictions lisses qui émergent du Chili ces derniers temps (La nana pour les petits malins, Fausta pour les gros). Il y a là quelque chose de violemment intime et nécessaire.
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