C'est une histoire jolie, touchante, et sans doute sincère, mais tellement mal racontée, et très lourdement filmée.
Le problème ne vient pas vraiment de Séria - il a fait de bons films, il n'y a aucune raison pour qu'il soit devenu incapable d'en faire d'autres. Le problème vient de toute l'idéologie dans laquelle s'est engluée le cinéma français "du milieu". Et sans doute Séria pendant ses 14 ans d'absence ne s'en est pas rendu compte. Mais c'est là, ça gangrène le film d'un bout à l'autre : on ne veut pas faire pauvre ni improvisé, on préfère faire médiocre, en éteignant toute possible fulgurance et tout possible écueil. On est définitivement au milieu et on espère que ça passe.
Quand on voit un tel film, on a à peu près autant de plaisir que quand on remplit un avis d'imposition. Le cinéma est devenu une affaire compliquée, administrative, sans la moindre spontanéité. On sent dans chaque plan la lourdeur du tournage. Même si Les choristes avait été fait par un gars honnête et brûlant de dire ce qu'il avait à dire, ça n'aurait pas pu être un bon film. On se préserve de l'éclat.
Et puis il y a un autre problème, et là aussi un problème de notre temps : la représentation de l'enfance, au fil des années, s'est entourée de tabous. Et Séria ne s'en affranchit pas vraiment. Il faut voir son caméraman sursauter quand il cadre par mégarde le zizi du petit garçon. Quant aux claques et aux coups, ils sont là, mais faute d'un vrai traitement dans le jeu des comédiens, ils sonnent faux. Testud, pourtant brillante actrice, dès qu'elle se met à frapper cesse de jouer. Le problème ne vient pas d'elle, le problème est je crois culturel. Il aurait fallu penser autrement ces coups et ces claques, pour qu'ils atteignent un autre niveau que la simple illustration. Il n'y aura plus de 400 coups, plus de Petites amoureuses, plus d'Enfance nue. C'est devenu interdit. Le cinéma français ne se permet plus l'âpreté que cela nécessite.
Le problème ne vient pas vraiment de Séria - il a fait de bons films, il n'y a aucune raison pour qu'il soit devenu incapable d'en faire d'autres. Le problème vient de toute l'idéologie dans laquelle s'est engluée le cinéma français "du milieu". Et sans doute Séria pendant ses 14 ans d'absence ne s'en est pas rendu compte. Mais c'est là, ça gangrène le film d'un bout à l'autre : on ne veut pas faire pauvre ni improvisé, on préfère faire médiocre, en éteignant toute possible fulgurance et tout possible écueil. On est définitivement au milieu et on espère que ça passe.
Quand on voit un tel film, on a à peu près autant de plaisir que quand on remplit un avis d'imposition. Le cinéma est devenu une affaire compliquée, administrative, sans la moindre spontanéité. On sent dans chaque plan la lourdeur du tournage. Même si Les choristes avait été fait par un gars honnête et brûlant de dire ce qu'il avait à dire, ça n'aurait pas pu être un bon film. On se préserve de l'éclat.
Et puis il y a un autre problème, et là aussi un problème de notre temps : la représentation de l'enfance, au fil des années, s'est entourée de tabous. Et Séria ne s'en affranchit pas vraiment. Il faut voir son caméraman sursauter quand il cadre par mégarde le zizi du petit garçon. Quant aux claques et aux coups, ils sont là, mais faute d'un vrai traitement dans le jeu des comédiens, ils sonnent faux. Testud, pourtant brillante actrice, dès qu'elle se met à frapper cesse de jouer. Le problème ne vient pas d'elle, le problème est je crois culturel. Il aurait fallu penser autrement ces coups et ces claques, pour qu'ils atteignent un autre niveau que la simple illustration. Il n'y aura plus de 400 coups, plus de Petites amoureuses, plus d'Enfance nue. C'est devenu interdit. Le cinéma français ne se permet plus l'âpreté que cela nécessite.
1 commentaire:
J'ai mis en lien votre article chez Jean-Paul Brighelli (Bonnet d'âne), j'espère qu'on vous lira attentivement ! C'est l'excellent Ludovic Maubreuil qui me l'avait indiqué ...
iPidiblue
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