Il est intéressant de voir les scènes que Apichatpong Weerasethakul a décidé de ne pas nous montrer.
On s’aperçoit ainsi que la princesse avait un rôle bien moins ponctuel, puisqu’une scène la montrait acclamée de nuit par des villageois tendant les mains vers son ombre voilée, et une autre la présentait accouchant suspendue à la branche d’un arbre.
Hormis une séquence où la belle-soeur de Boonmee attend un bus en ville, ce sont surtout des séquences nocturnes qui ont disparu. Apichatpong Weerasethakul a gommé la nuit. Et ce royaume que l'on voit dans l'image ci-dessous ? Quelles âmes devait-il abriter ? On ne saura pas. Les palais ont été détruits, et les fantômes se sont évadés des cages préconçues (un temps : la nuit ; un lieu : ce palais - ça ne suffisait pas : ils sont partout et peuvent apparaître à tout moment).
Il y avait un deuxième dîner, où la femme de Boonmee revenait, mais où son fils n’était plus. Boonmee y émettait l’hypothèse que le singe venu la veille n’était pas son fils, mais un animal farceur. On y entendait des propos sur la méditation : « le jour où tu maîtriseras cet art, déclare-t-il à sa belle-sœur, tu pourras aller où tu veux ». Il explique également que ce qu’il voit quand il médite est comme un film. On peut alors renverser le propos : pour Apichatpong Weerasethakul, faire un film est comme méditer.
Dans la grotte, on voyait des images d’animaux primitifs, de cellules à travers un microscope, et on entendait l’histoire très triste de la belle-sœur, juste après que les parois ne soient mitraillées par des flashs intempestifs, où d’autres surfaces, formes et profondeurs se révélaient.
Ici, un point de vue sur le film.
On s’aperçoit ainsi que la princesse avait un rôle bien moins ponctuel, puisqu’une scène la montrait acclamée de nuit par des villageois tendant les mains vers son ombre voilée, et une autre la présentait accouchant suspendue à la branche d’un arbre.
Hormis une séquence où la belle-soeur de Boonmee attend un bus en ville, ce sont surtout des séquences nocturnes qui ont disparu. Apichatpong Weerasethakul a gommé la nuit. Et ce royaume que l'on voit dans l'image ci-dessous ? Quelles âmes devait-il abriter ? On ne saura pas. Les palais ont été détruits, et les fantômes se sont évadés des cages préconçues (un temps : la nuit ; un lieu : ce palais - ça ne suffisait pas : ils sont partout et peuvent apparaître à tout moment).
Il y avait un deuxième dîner, où la femme de Boonmee revenait, mais où son fils n’était plus. Boonmee y émettait l’hypothèse que le singe venu la veille n’était pas son fils, mais un animal farceur. On y entendait des propos sur la méditation : « le jour où tu maîtriseras cet art, déclare-t-il à sa belle-sœur, tu pourras aller où tu veux ». Il explique également que ce qu’il voit quand il médite est comme un film. On peut alors renverser le propos : pour Apichatpong Weerasethakul, faire un film est comme méditer.
Dans la grotte, on voyait des images d’animaux primitifs, de cellules à travers un microscope, et on entendait l’histoire très triste de la belle-sœur, juste après que les parois ne soient mitraillées par des flashs intempestifs, où d’autres surfaces, formes et profondeurs se révélaient.
Ici, un point de vue sur le film.
1 commentaire:
Merci de ce post excellent .
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