C'est peut-être déjà le soixante-quinzième film de Sokurov, mais on dirait un premier film. Maladroit, donc parfait. Brûlant et se brûlant.
C'est l'histoire d'un fils ne sachant pas quoi faire de son père maintenant qu'il est mort (on imagine que vivant, il ne savait pas quoi en faire non plus). Tout le film porte sur ça, sur la façon dont le personnage négocie avec le cadavre de son père. Quels papiers remplir, quelle somme débourser, où trouver l'argent, où trouver un orchestre sans orgue, quel cercueil, un blanc, oui mais les blancs sont pour les fiancées, un blanc quand même, mais c'est trois roubles de plus, alors non... Certaines scènes sont hilarantes, macabres, grotesques, d'autres vraiment poignantes - il faut dire que Sokurov sait rendre compte de l'isolement. L'homme est seul, et la mort de son père le laisse seul détenteur d'un secret - le secret d'avoir été le fils de ce père. Ce n'est pas grand chose : deux mains dans la neige, un visage qui se ferme sur un paysage flou, des doigts qui écartent les paupières du mort, un matelas qu'on déplace (Tsai Ming Liang ?), un incendie qui se reflète dans une vitre. Pas grand chose, mais ça suffit à dire tout ce qui se passe à l'intérieur - ou plutôt : tout ce qui ne s'y passe pas. Ce qu'on comprend nous étreint soudain très violemment. Un peu à la manière du son, qu'on ne perçoit que par vagues, au milieu de longues séquences muettes, un bruit, un dialogue, quelque chose que le cinéaste aura choisi de faire apparaître quand tout le reste est tu.
C'est l'histoire d'un fils ne sachant pas quoi faire de son père maintenant qu'il est mort (on imagine que vivant, il ne savait pas quoi en faire non plus). Tout le film porte sur ça, sur la façon dont le personnage négocie avec le cadavre de son père. Quels papiers remplir, quelle somme débourser, où trouver l'argent, où trouver un orchestre sans orgue, quel cercueil, un blanc, oui mais les blancs sont pour les fiancées, un blanc quand même, mais c'est trois roubles de plus, alors non... Certaines scènes sont hilarantes, macabres, grotesques, d'autres vraiment poignantes - il faut dire que Sokurov sait rendre compte de l'isolement. L'homme est seul, et la mort de son père le laisse seul détenteur d'un secret - le secret d'avoir été le fils de ce père. Ce n'est pas grand chose : deux mains dans la neige, un visage qui se ferme sur un paysage flou, des doigts qui écartent les paupières du mort, un matelas qu'on déplace (Tsai Ming Liang ?), un incendie qui se reflète dans une vitre. Pas grand chose, mais ça suffit à dire tout ce qui se passe à l'intérieur - ou plutôt : tout ce qui ne s'y passe pas. Ce qu'on comprend nous étreint soudain très violemment. Un peu à la manière du son, qu'on ne perçoit que par vagues, au milieu de longues séquences muettes, un bruit, un dialogue, quelque chose que le cinéaste aura choisi de faire apparaître quand tout le reste est tu.
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