C'est un film de Michel Gondry écrit par Seth Rogen. Ecrit par lui et pour lui. Son génie d'acteur s'y déploie plus encore que dans les productions Apatow. Mais peut-être est-ce le genre - le film de super-héros - qui permet cette fantaisie pour une fois vraiment débridée.
Seth Rogen est un idiot. Son idiotie génère un maximum d'inventions. Il a cet art si particulier du ralentissement effréné, de la démission rapide et poltronne, du retournement de situation toujours égocentré. Un écart de langage, un défaut de prononciation, une parole perfide sur laquelle on revient soudain : tout est prétexte à s'écarter de l'intrigue, à contourner l'efficacité. Seth Rogen disperse - au réalisateur alors de rassembler.
Dans les productions Apatow, il y a un surmoi social et sentimental qui entrave l'idiotie de Seth Rogen. Il incarne souvent un type un peu paumé, un geek, un marginal, quelqu'un qui s'est construit contre la réalité. Dans The green hornet, la réalité n'existe pas. Seth Rogen est milliardaire et peut tout se permettre. Célibataire et pas amoureux, aucune loi ne le pousse vers un quelconque retour au monde. Il s'en éloigne, au contraire, de plus en plus. Tout le film témoigne de cet écart, toujours plus débile et hilarant. Même le rapport au père, qu'on pourrait craindre, esquive le drame, le petit faire-valoir de la comédie qui voudrait être soudain très grave et se justifier ainsi de n'être qu'une comédie.
Car le véritable moteur de ces films est souvent l'amitié. De quoi elle se compose, de jalousies, d'envies, de compétitions, de blagues, de délire partagé, de jusqu'au-boutisme du bizarre, d'érotisme refoulé. Ici, l'ami est un roi du kung-fu, et si Cameron Diaz vient perturber le duo, elle ne le détourne pas, elle ne se fait pas la ligne de mire d'un film ratant sa cible.
C'est écrit par Seth Rogen mais c'est un film de Michel Gondry. Michel Gondry est un cinéaste étrange. Plus la machine est lourde, mieux il s'en tire. C'est un fait rare. Il y a chez ce cinéaste une joie à manipuler les millions de dollars et à les détourner de leur envergure spectaculaire pour en faire un matériau drôle et vivant. Jubilation qui parcourt le film d'un bout à l'autre, ne serait-ce que par touches. Jusqu'à la fin, ou presque - car la dernière course-poursuite obligatoire, sans laquelle il n'y aurait pas de film de super-héros, s'étale un peu trop. Mais Michel Gondry s'en sort plutôt bien. Une clé usb en forme de sushi et un pied de fauteuil de bureau volent la vedette aux explosions grandiloquentes et aux freins crissant fort.
Même le méchant est un beau méchant. Christoph Waltz, qui semble s'amuser beaucoup plus que dans le dernier Tarantino, est assailli de doutes terribles. Aurait-il dû changer de nom avant de prendre le contrôle de Los Angeles ? Devrait-il s'habiller avec plus d'élégance ? Lui faudrait-il comme à Seth Rogen un nom de super-héros ? Sa façon de se laisser décontenancer à la moindre remarque est prodigieuse.
Seth Rogen est un idiot. Son idiotie génère un maximum d'inventions. Il a cet art si particulier du ralentissement effréné, de la démission rapide et poltronne, du retournement de situation toujours égocentré. Un écart de langage, un défaut de prononciation, une parole perfide sur laquelle on revient soudain : tout est prétexte à s'écarter de l'intrigue, à contourner l'efficacité. Seth Rogen disperse - au réalisateur alors de rassembler.
Dans les productions Apatow, il y a un surmoi social et sentimental qui entrave l'idiotie de Seth Rogen. Il incarne souvent un type un peu paumé, un geek, un marginal, quelqu'un qui s'est construit contre la réalité. Dans The green hornet, la réalité n'existe pas. Seth Rogen est milliardaire et peut tout se permettre. Célibataire et pas amoureux, aucune loi ne le pousse vers un quelconque retour au monde. Il s'en éloigne, au contraire, de plus en plus. Tout le film témoigne de cet écart, toujours plus débile et hilarant. Même le rapport au père, qu'on pourrait craindre, esquive le drame, le petit faire-valoir de la comédie qui voudrait être soudain très grave et se justifier ainsi de n'être qu'une comédie.
Car le véritable moteur de ces films est souvent l'amitié. De quoi elle se compose, de jalousies, d'envies, de compétitions, de blagues, de délire partagé, de jusqu'au-boutisme du bizarre, d'érotisme refoulé. Ici, l'ami est un roi du kung-fu, et si Cameron Diaz vient perturber le duo, elle ne le détourne pas, elle ne se fait pas la ligne de mire d'un film ratant sa cible.
C'est écrit par Seth Rogen mais c'est un film de Michel Gondry. Michel Gondry est un cinéaste étrange. Plus la machine est lourde, mieux il s'en tire. C'est un fait rare. Il y a chez ce cinéaste une joie à manipuler les millions de dollars et à les détourner de leur envergure spectaculaire pour en faire un matériau drôle et vivant. Jubilation qui parcourt le film d'un bout à l'autre, ne serait-ce que par touches. Jusqu'à la fin, ou presque - car la dernière course-poursuite obligatoire, sans laquelle il n'y aurait pas de film de super-héros, s'étale un peu trop. Mais Michel Gondry s'en sort plutôt bien. Une clé usb en forme de sushi et un pied de fauteuil de bureau volent la vedette aux explosions grandiloquentes et aux freins crissant fort.
Même le méchant est un beau méchant. Christoph Waltz, qui semble s'amuser beaucoup plus que dans le dernier Tarantino, est assailli de doutes terribles. Aurait-il dû changer de nom avant de prendre le contrôle de Los Angeles ? Devrait-il s'habiller avec plus d'élégance ? Lui faudrait-il comme à Seth Rogen un nom de super-héros ? Sa façon de se laisser décontenancer à la moindre remarque est prodigieuse.
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