Parfois les livres écrasent les films, parfois ils les servent, les rendant estimables à nos yeux alors qu'ils sont simplement anodins. Je crois que le roman de Cormac Mac Carthy est tellement prégnant (sa sécheresse, sa rigueur, ses descriptions, son propos, sont restés - et je n'ai jamais vu un tel phénomène en France depuis que je m'intéresse à la littérature contemporaine, c'est-à-dire depuis plus de dix ans), qu'il habite le film de tout ce qui lui manque, de tout ce qu'il n'a pas le courage de dire ou de représenter.
On voit bien Hillcoat embêté avec cette fin du monde sans raison (il nous donne des indices, mais, plutôt sage, il n'explique rien), avec ce présent linéaire (contré par d'incessants flashbacks), cette monotonie (la musique humidifiante), cette répétition impossible de scènes d'action simplissimes (Hillcoat semble incapable de laisser durer le moindre plan, si bien que la fatigue et la faim sont une affaire de maquillage et rien d'autre), la violence du propos (dans le film, on se dit toujours que ça pourrait être mieux, ce qui, dans le livre, n'arrive quasiment jamais - il y a l'ombre d'une publicité Nutella qui plane en permanence, comme une menace - comme si le film ne cessait de dénoncer l'invraisemblance de son scénario, au lieu d'en hurler la vérité).
Plutôt maîtrisé, lisible, pas trop long, bien joué, et même parfois assez beau (les plus beaux plans d'apocalypse de l'année - on dirait du August Sanders qui aurait mal tourné), La route ne vaut pourtant pas spécialement la peine d'être vu. Le livre suffit. Mais aller voir le film est une manière de le célébrer.
On voit bien Hillcoat embêté avec cette fin du monde sans raison (il nous donne des indices, mais, plutôt sage, il n'explique rien), avec ce présent linéaire (contré par d'incessants flashbacks), cette monotonie (la musique humidifiante), cette répétition impossible de scènes d'action simplissimes (Hillcoat semble incapable de laisser durer le moindre plan, si bien que la fatigue et la faim sont une affaire de maquillage et rien d'autre), la violence du propos (dans le film, on se dit toujours que ça pourrait être mieux, ce qui, dans le livre, n'arrive quasiment jamais - il y a l'ombre d'une publicité Nutella qui plane en permanence, comme une menace - comme si le film ne cessait de dénoncer l'invraisemblance de son scénario, au lieu d'en hurler la vérité).
Plutôt maîtrisé, lisible, pas trop long, bien joué, et même parfois assez beau (les plus beaux plans d'apocalypse de l'année - on dirait du August Sanders qui aurait mal tourné), La route ne vaut pourtant pas spécialement la peine d'être vu. Le livre suffit. Mais aller voir le film est une manière de le célébrer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire