La vision que John Ford propose des USA pourrait être qualifiée de post-édénique. Les héros sont souvent comme des Adam et Eve chassés du paradis (et pourtant, l'Europe de Ford n'est pas le paradis - dans Le mouchard, c'est très clair : il était urgent de partir) - toujours des immigrés (seuls les Indiens sont les natifs, et eux-mêmes ont été déplacés, chassés de la terre des bisons). Trop bons, trop loyaux, trop purs, ils se heurtent à ce nouveau monde et certains déchoient (ici, Doc Holliday) - mais d'autres tiennent bon. Il faut faire avec, se mettre à vivre avec l'espace, avec la terre, avec les armes et le corps, penser seul et vivre ensemble.
Les héros ne sont pourtant pas étrangers aux plaisirs - ça, c'est le côté païen de Ford, cette idée qu'il n'y a rien de plus religieux qu'un bal où tout le monde danse. Rien de plus religieux qu'une cloche qui se met à sonner pour la première fois : on pense au Roublev de Tarkovski, dans cette scène où l'on inaugure le premier temple de Tombstone, encore sans mur, sans toit et sans pasteur, mais face auquel on chante la rengaine fordienne :
"Yes, we'll gather at the river,
The beautiful, the beautiful river --
Gather with the saints at the river
That flows by the throne of God."
Les héros ne sont pourtant pas étrangers aux plaisirs - ça, c'est le côté païen de Ford, cette idée qu'il n'y a rien de plus religieux qu'un bal où tout le monde danse. Rien de plus religieux qu'une cloche qui se met à sonner pour la première fois : on pense au Roublev de Tarkovski, dans cette scène où l'on inaugure le premier temple de Tombstone, encore sans mur, sans toit et sans pasteur, mais face auquel on chante la rengaine fordienne :
"Yes, we'll gather at the river,
The beautiful, the beautiful river --
Gather with the saints at the river
That flows by the throne of God."
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