dimanche 1 août 2010

Finis Terrae - Jean Epstein

La douleur est là partout dans ce qui se brise : vagues, bouteilles, rochers en aiguille. Il y a une plaie sur un pouce, de l'écume, des algues, de la fumée, le soleil dans chaque plan et l'océan qui scintille. Des visages noirs, deux bons copains qui s'engueulent pour une histoire de couteau, un dinoysiaque et un apollinien, un lutin et un héros. Et puis la solitude alors, rancoeur d'un côté, infection de l'autre - paysage pierreux, cosmos infernal, corps faibles ou immobiles. Ambroise traîne le morceau pourri d'un corps sur un morceau de roche étroit. Vers les terres il y a Ouessant, où les mères palpitent et où le bon docteur agit, figure barbue quasi-céleste.
Ce sont des images évidentes, qui disent tout tout de suite, habitées par un chagrin terrible, et mues par un sens élémentaire de l'aventure. Le chagrin d'une dispute et celui d'être loin, reclus, souffrant sans pouvoir le dire (pour cause de film muet).

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