mardi 4 août 2009

La cage aux canaris - Kletka dlya kanareek - Pavel Tchoukraï



Un jeune homme cambriole un appartement. Repéré par la milice, il prend la fuite, et trouve refuge dans une gare. Il voudrait prendre un train pour Riga, mais il rencontre une jeune fille, avec une laisse sans chien, attendant son père qui ne vient pas, en fuite elle aussi.
C'est le même principe qu'Une journée particulière, un huis-clos à l'air libre, dans un morceau de temps très défini, où deux inconnus se rencontrent. Et on découvre les personnages en même temps qu'ils se découvrent, slalomant entre les mensonges, fonçant sur la moindre insinuation, construisant leur histoire avec quelques mots, quelques impressions, tandis que leur lien s'approfondit, se défait soudain, puis se retisse et se précise.

Rien de très particulier chez ce cinéaste, si ce n'est l'occasion pour moi de mieux définir les standards du film russe :
- le jeu d'acteurs, toujours impliqué, toujours inventif, toujours vibrant ;
- une puissance psychologique sans arrangements scénaristiques ;
- des personnages secondaires forts, des apparitions ;
- le sens tchekhovien de la partie pour le tout (ici, l'évocation d'une bouteille de Pepsi soulèvera l'idée d'un changement radical d'existence) ;
- une esthétique soignée - ce qui est beau est vrai ;
- un sens tragique - mais la tragédie serait plutôt conçue comme atmosphère que comme structure ;
- un récit traité sans désinvolture, jamais négligé (tout le temps est perceptible, dans la conduite du récit, le désir de cinéma qui l'accompagne) ;
- pas de soumission aux conventions réalistes - l'atmosphère des films est telle que le fantastique reste toujours une hypothèse, que l'on ne sait jamais si c'est un rêve ou si c'est la vie, ou bien un savant mélange entre les deux.
Standards qui placent le cinéma russe très haut pour moi. Rien à voir avec Nikita Mikhalkov, cinéaste officiel du régime - quel que soit le régime

On peut aussi noter une rengaine du film russe : les plans sur les cheminées d'usines.

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