La grande idée du film est de rompre avec le principe classique de discontinuité spatiale entre les scènes. Pour changer de scène, dans Raspoutine, il suffit d'ouvrir une porte. On passe de pièce en pièce (des tableaux très composés, avec des foules de personnages et d'objet - j'ai appris récemment qu'en russe, dans certains cas, on n'utilisait le pluriel qu'à partir de cinq personnes) - c'est un dédale, un labyrinthe - on voit rarement le jour, sauf pour s'égarer, marcher sur la Volga gelée, ou lancer un cochon sur une table de moujiks.
Le déclin de la monarchie russe n'est pas représenté selon les principes historiques habituels - le cinéaste aborde son sujet sous un angle tout autre, celui de la décadence, du hasard, de l'inspiration, de la superstition, du chamanisme, de la religion... On est très loin d'Eisenstein (et donc de Hegel - pas de Logique, pas de marches, seulement des couloirs, des pièces imbriquées, des fausses cloisons qui permettent de passer d'un bureau impérial à une chambre d'enfant où l'on fait brûler des bougies).
L'action est située en 1916. On sent toutes les forces cosmiques dirigées sur la Russie cette année-là. Quelque chose d'à la fois décisif et chaotique, se passant d'explication. Seulement des noms, des figures - et, lacérant les scènes, des images d'archive (certaines sont réelles, d'autres fabriquées). Elles viennent attaquer la fiction, et la fiction leur répond.
On peut regretter que, dans la première partie, le personnage de Raspoutine encore glorieux manque de mystère. Klimov le présente plus gourou (ou tartuffe) que chamane - si bien que l'enjeu semble assez maigre : savoir si Raspoutine est sincère ou manipulateur... Mais la seconde partie vient ébranler tout cela. Le délire n'est plus le fait d'un seul homme, mais celui d'un pays tout entier, sur un point de bascule.
Le déclin de la monarchie russe n'est pas représenté selon les principes historiques habituels - le cinéaste aborde son sujet sous un angle tout autre, celui de la décadence, du hasard, de l'inspiration, de la superstition, du chamanisme, de la religion... On est très loin d'Eisenstein (et donc de Hegel - pas de Logique, pas de marches, seulement des couloirs, des pièces imbriquées, des fausses cloisons qui permettent de passer d'un bureau impérial à une chambre d'enfant où l'on fait brûler des bougies).
L'action est située en 1916. On sent toutes les forces cosmiques dirigées sur la Russie cette année-là. Quelque chose d'à la fois décisif et chaotique, se passant d'explication. Seulement des noms, des figures - et, lacérant les scènes, des images d'archive (certaines sont réelles, d'autres fabriquées). Elles viennent attaquer la fiction, et la fiction leur répond.
On peut regretter que, dans la première partie, le personnage de Raspoutine encore glorieux manque de mystère. Klimov le présente plus gourou (ou tartuffe) que chamane - si bien que l'enjeu semble assez maigre : savoir si Raspoutine est sincère ou manipulateur... Mais la seconde partie vient ébranler tout cela. Le délire n'est plus le fait d'un seul homme, mais celui d'un pays tout entier, sur un point de bascule.
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