C'est le combat d'une tondeuse à gazon contre une armée de bulldozers. La tondeuse à gazon c'est Walter Matthau, implacable dans le rôle de celui qui fait la gueule alors qu'en braquant une toute petite banque il s'est fait 750000 dollars, l'armée de bulldozers c'est la mafia, dégoûtée d'avoir déposé 750000 dollars dans une toute petite banque en pensant que c'était une bonne planque.
L'histoire est belle et bidon : un braquage a-priori sans histoire dans un bled poussiéreux révèle les rouages d'une organisation secrète (les quelques films de Don Siegel que j'ai vus marchent tous sur le même moteur : la paranoïa). Les dialogues sont extra (à Walter Matthau qui vient de perdre sa femme, un blondinet dit : "c'était une super-bonne conductrice", et Walter Matthau réplique : "passe-moi la dynamite"). Mais l'intérêt n'est pas là.
Si le film se contentait de ça, ce serait, au mieux, une bonne série B au charme désuet. Ce charme existe, mais Don Siegel est plus malin. Plus malin parce qu'il fait des films ouverts. Ce qui l'intéresse ici, et qui m'a passionné, c'est la façon dont un petit homme avec des petits moyens va se sortir d'un gros pétrin diabolique. Un homme contre le monde, usant des quelques tours de passe-passe qu'il connaît pour disparaître dans ce monde qui veut sa mort.
Il y a une sécheresse de ton désarmante, et surtout énormément d'intelligence en action. Walter Matthau a tout calculé, et s'il ne sauve pas l'Humanité, il s'en extrait avec habileté, résigné à quitter ce merdier sans sourciller. "Last of the independents", c'est le slogan de sa petite entreprise de sulfatage.
Une scène extraordinaire : une voiture poursuit un avion qui peine à décoller. L'homme, tenu à l'horizontale, cherche l'issue dans la verticale, et finit par la trouver dans un simple renversement. Plutôt qu'une ascension, une révolution. Un homme debout, mais les pieds en l'air.
L'histoire est belle et bidon : un braquage a-priori sans histoire dans un bled poussiéreux révèle les rouages d'une organisation secrète (les quelques films de Don Siegel que j'ai vus marchent tous sur le même moteur : la paranoïa). Les dialogues sont extra (à Walter Matthau qui vient de perdre sa femme, un blondinet dit : "c'était une super-bonne conductrice", et Walter Matthau réplique : "passe-moi la dynamite"). Mais l'intérêt n'est pas là.
Si le film se contentait de ça, ce serait, au mieux, une bonne série B au charme désuet. Ce charme existe, mais Don Siegel est plus malin. Plus malin parce qu'il fait des films ouverts. Ce qui l'intéresse ici, et qui m'a passionné, c'est la façon dont un petit homme avec des petits moyens va se sortir d'un gros pétrin diabolique. Un homme contre le monde, usant des quelques tours de passe-passe qu'il connaît pour disparaître dans ce monde qui veut sa mort.
Il y a une sécheresse de ton désarmante, et surtout énormément d'intelligence en action. Walter Matthau a tout calculé, et s'il ne sauve pas l'Humanité, il s'en extrait avec habileté, résigné à quitter ce merdier sans sourciller. "Last of the independents", c'est le slogan de sa petite entreprise de sulfatage.
Une scène extraordinaire : une voiture poursuit un avion qui peine à décoller. L'homme, tenu à l'horizontale, cherche l'issue dans la verticale, et finit par la trouver dans un simple renversement. Plutôt qu'une ascension, une révolution. Un homme debout, mais les pieds en l'air.
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