En ouverture du film, cette citation d'Albert Camus : "pour vivre dans la vérité, jouez la comédie". Principe appliqué à la lettre par ces deux femmes désespérées, multipliant les masques, les tons, les registres, guignolisant, tragédisant, comédisant, dramatisant, pantomimant... Le bonheur du spectateur tient aussi à cela : il voit durant deux heures deux comédiennes extatiques, déployant tout l'évantail de leur savoir-faire, jusqu'à se trouver parfaitement dénudées, à bout de nerfs, à court d'imagination, contraintes alors de se confronter au vide, au silence, à la terreur qui peut à tout moment s'emparer d'elles et les broyer - contraintes alors de composer avec ce qu'elles ne savent pas. Elles ont l'intuition pour seul recours, si maigre ou si misérable soit-elle, si proche de la folie les conduit-elle. Qu'importe, puisque tout s'est effondré, puisqu'elles ont fait le tour de la piste, puisqu'il n'y a plus que ça de vrai. Être proche de la folie, au moins c'est être proche de quelque chose.
Ici, l'article entier sur Kinok.
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