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Il y a dans The rebirth un bruitage étrange, qui fait penser à ces films des années 90 un peu fauchés, pleins de silence entre deux bruits de pas. Un bruitage qui donne à chaque mouvement une allure extraterrestre, qui l'isole, le cerne de néant. Comme s'il n'y avait aucune évidence du geste.
Il y a aussi de très belles choses sur les sacs plastiques - l'humain toujours relié à un sac, plein de nourriture, de déchets, de linge sale, de linge propre - toujours en train de fonctionner, ou de faire fonctionner ce que son existence a de mécanique. Tout, même une demande d'amour, se retrouve emballé dans un sac plastique.
Mais outre l'extrême répétitivité des séquences, le propos me semble un peu mièvre, pas beaucoup plus passionnant qu'un film de Francis Veber : les opposés s'attirent, la belle affaire ! L'autre titre du film est Pressentiment d'amour. C'est dans les vieux pots qu'on fait les vieilles soupes. La chanson finale, aux paroles sous-titrées, est une épouvantable guimauve, qui finit d'éteindre le film. En n'abandonnant pas son scénario et ses rebondissements, le cinéaste perd toute la force de sa mise en scène (elle semble être un procédé), qui, au lieu de vider les signes de leur substance et de les rendre vacants, les surcharge, les rend symboliques jusqu'à l'écoeurement.
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