J'ai eu la sensation d'entendre une symphonie - chaque séquence a son ton, son développement propre, sur la base d'un même thème. Tout est très simple. Et les clichés qui plus jeune avaient freiné mon émotion (la bourgeoise et son jardinier, la biche apprivoisée) me sont apparus cette fois-ci comme des choses irréelles, ouvrant sur l'essentiel. On se fiche de ne pas croire que Rock Hudson soit l'as du bricolage - la question n'est pas là ; elle réside dans le domaine quasi abstrait, musical, des sentiments.
Sirk a trouvé pour ce film une forme de psychologie joyeuse (qu'on pourrait opposer à une psychologie de l'entrave, de l'explication, du ressassement, feignant le mystère pour au final ne révéler que des choses très grossières). Là, toutes les clefs nous sont données dès le départ - et le film ne fait que s'affranchir de chacune de ses clefs, que dépasser le point d'installation des personnages, jusqu'à plonger dans le plus dense des mystères, celui de la liberté et de la joie. Sirk porte très loin et très haut cette énergie d'accomplissement de soi. Il bouleverse aussi par sa façon de ne cesser de rappeler la possibilité du pire. Tout ce que le ciel permet contient ainsi trois scènes tragiques, avec lesquelles le film pourrait conclure - mais au contraire, il avance, résout, dépasse. Cela me fait penser aux derniers mots du livre de Fritz Horn : "je suis en état de guerre totale". Tout ce que le ciel permet, c'est un peu ça : une guerre, permanente, contre le mélodrame.
Sirk a trouvé pour ce film une forme de psychologie joyeuse (qu'on pourrait opposer à une psychologie de l'entrave, de l'explication, du ressassement, feignant le mystère pour au final ne révéler que des choses très grossières). Là, toutes les clefs nous sont données dès le départ - et le film ne fait que s'affranchir de chacune de ses clefs, que dépasser le point d'installation des personnages, jusqu'à plonger dans le plus dense des mystères, celui de la liberté et de la joie. Sirk porte très loin et très haut cette énergie d'accomplissement de soi. Il bouleverse aussi par sa façon de ne cesser de rappeler la possibilité du pire. Tout ce que le ciel permet contient ainsi trois scènes tragiques, avec lesquelles le film pourrait conclure - mais au contraire, il avance, résout, dépasse. Cela me fait penser aux derniers mots du livre de Fritz Horn : "je suis en état de guerre totale". Tout ce que le ciel permet, c'est un peu ça : une guerre, permanente, contre le mélodrame.
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