mercredi 28 octobre 2009

Irène - Alain Cavalier

Il y a un tableau de René Magritte qui s’appelle (je crois) La lecture défendue. C’est une pièce avec un escalier qui mène contre un mur, et sur le plancher est écrit ce mot : sirène, avec, à la place du i, un doigt levé surmonté d’un grelot métallique.
A un moment du film d’Alain Cavalier, on voit un oiseau mort sur une table de jardin, et j’ai repensé à ce tableau, comme si l’oiseau tombé levait l’interdiction de la lecture : est-ce Irène ? Magritte semble l’avoir peint pour Alain Cavalier.
Irène
, c’est une enquête sur une femme aimée, morte en 1972. Un film à la première personne, où le cinéaste filme au présent les chambres du passé, et parle. Cette parole distend l’image, la fait sombrer loin de l’aplanissement du grain de la vidéo. Au contraire, on traque un fantôme, on le voit, on le sent – l’image est riche de sa présence inoubliée – l’image est suspecte : Irène est un vrai film noir, avec un mystère (qui est l’autre ?) épaissi par la mort de son héroïne sans possible doublure.

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