mardi 23 juin 2009

Fausta - Claudia Llosa



J'étais prêt à subir n'importe quelle ânerie pour entendre du quechua et voir le Pérou filmé par un Péruvien - c'est chose faite.
Fausta raconte l'histoire d'une fille qui chante plutôt qu'elle ne parle (plutôt une bonne idée, plutôt un joli chant), qui cache le cadavre de sa mère sous son lit (d'accord), et qui s'enfonce une patate dans le vagin de peur qu'on ne la viole (comme sa mère pendant la période terroriste - ça se gâte). Pendant tout le film, on attendra que Fausta se décide à expulser sa patate (elle doit aussi enterrer sa mère, mais l'histoire de la patate est tellement énorme qu'on se désintéresse absolument du drame). Son oncle organise des mariages hideux pour les pauvres (je crois qu'on a parlé à ce sujet d'un versant documentaire du film : il n'y a pas une seconde d'enregistrement du réel sans aplomb, tout est fabriqué, ornemental, caution touristique), elle est la bonne d'une pianiste bourgeoise et manipulatrice (la métaphore sociale n'est pas sans lourdeur), et le jardinier veut se la faire (métaphores fleuries : "tu as cueilli une marguerite, tu as donc besoin d'affection" ; "pourquoi tu ne plantes pas de patates ?" - parce que c'est lui, abrutie, qui te la sortira du vagin ! - elle ne comprend rien, le spectateur comprend tout). C'est filmé sans âme, une série d'images épinglées, au ras des tubercules, et il n'y a qu'à la toute fin que quelques plans s'animent enfin (on croise un camion qui transporte un bateau, on voit le désert et la mer).

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