C'est la première fois que je vois un film aussi indissociable du concert accompagnant sa projection. Ce n'est pas que musique et film sont sur un pied d'égalité, c'est encore plus fort que ça : musique et film naissent l'un de l'autre, le film décomposant la Pathétique de Tchaïkovski, et Tchaïkovski soutenant le film, lui donnant son souffle, sa puissance, sa vitalité.
C'est de ça qu'il est question ici, d'échanges et de traversées. Il y a une rue à traverser, il y a une femme qui s'en va rejoindre l'orchestre, c'est à Sarajevo pendant les 1395 jours de siège. Cette rue à traverser, c'est peut-être une balle dans la tête, personne ne sait, tout le monde s'arrête, prend une inspiration et court, on entend des balles fuser, on voit du verre brisé sous les pieds, personne ne tombe. Parmi la foule, une femme qui chante la Pathétique que l'orchestre répète, elle essaie de la chanter, il n'y a plus que la musique qui la fasse avancer, comme sur le Titanic, on coule mais tant qu'on ne se noie pas on joue.
Et donc il y a cette traversée, d'un trottoir à l'autre, la musique en tête. Et la musique traverse aussi, de l'écran dans la salle : l'orchestre est là qui répond à la femme, qui l'accompagne. C'est le même chef d'orchestre (Ari Benjamin Meyers), magnifiquement attentif, tant à la partition de Tchaïkovski qu'à celle du film. On le voit à l'écran attendre la musicienne, et on le voit sur scène : ce qu'on se dit alors, c'est qu'il est vivant. C'est aussi simple que ça. Je ne pensais pas que ça puisse être aussi émouvant de voir en chair et en os une personne qu'on voit en même temps sur un écran.
Quelques réserves malgré tout : une certaine propreté, qui confine à la rigidité. L'actrice (Maribel Verdu), le cadre, le numérique... tout participe à une absence de vie, d'impulsivité, de débordement. L'oeuvre reste un travail bien fait. Mais ce qu'il propose comme piste d'accords entre musique et cinéma est admirable.
C'est de ça qu'il est question ici, d'échanges et de traversées. Il y a une rue à traverser, il y a une femme qui s'en va rejoindre l'orchestre, c'est à Sarajevo pendant les 1395 jours de siège. Cette rue à traverser, c'est peut-être une balle dans la tête, personne ne sait, tout le monde s'arrête, prend une inspiration et court, on entend des balles fuser, on voit du verre brisé sous les pieds, personne ne tombe. Parmi la foule, une femme qui chante la Pathétique que l'orchestre répète, elle essaie de la chanter, il n'y a plus que la musique qui la fasse avancer, comme sur le Titanic, on coule mais tant qu'on ne se noie pas on joue.
Et donc il y a cette traversée, d'un trottoir à l'autre, la musique en tête. Et la musique traverse aussi, de l'écran dans la salle : l'orchestre est là qui répond à la femme, qui l'accompagne. C'est le même chef d'orchestre (Ari Benjamin Meyers), magnifiquement attentif, tant à la partition de Tchaïkovski qu'à celle du film. On le voit à l'écran attendre la musicienne, et on le voit sur scène : ce qu'on se dit alors, c'est qu'il est vivant. C'est aussi simple que ça. Je ne pensais pas que ça puisse être aussi émouvant de voir en chair et en os une personne qu'on voit en même temps sur un écran.
Quelques réserves malgré tout : une certaine propreté, qui confine à la rigidité. L'actrice (Maribel Verdu), le cadre, le numérique... tout participe à une absence de vie, d'impulsivité, de débordement. L'oeuvre reste un travail bien fait. Mais ce qu'il propose comme piste d'accords entre musique et cinéma est admirable.
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